EN 2010, avec 797 000 naissances, la fécondité a été de 2 enfants par femme en France métropolitaine, un niveau jamais atteint depuis la fin du baby-boom il y a plus de 35 ans. Est-ce à dire que la crise n’aurait pas d’effet sur le nombre de naissances ou que les femmes sans emploi profiteraient de leur disponibilité pour faire des enfants ? De multiples facteurs interviennent, souligne Gilles Pison, de l’Institut national d’études démographiques (« Population & Sociétés », n° 476).
L’étude des variations de la fécondité en fonction de la conjoncture depuis 1950 montre que les ralentissements économiques ont généralement été suivis d’une diminution des naissances mais que des exceptions demeurent, notamment lors de la dernière récession. En fait, la crise ne réduit pas les naissances, elle les retarde. Et elle retarde surtout l’arrivée du premier enfant. Or, si le choix dépend de la situation du couple, il est aussi influencé par la situation économique dans le pays ou la région et il l’est davantage par l’indicateur de confiance des ménages, par exemple, que par le PIB. Le chômage de l’homme joue un plus grand rôle que celui de la femme – il est vrai que les femmes occupent plus souvent des emplois à temps partiel. Et chez les femmes, le chômage (et la baisse de confiance dans l’avenir) tend à retarder la première naissance chez les plus instruites et au contraire à l’accélérer chez les moins instruites.
La dernière récession, qui a commencé en 2007-2008, a interrompu le mouvement de remontée de la fécondité dans certains pays (Russie, Slovénie), l’a inversé dans d’autres (Espagne, Royaume-Uni, République tchèque, Estonie, Lettonie, Ukraine). La France n’a pas connu de retournement de tendance mais, selon Gilles Pison, sans la crise, les naissances auraient sans doute pu être encore plus nombreuses en 2010 et l’indicateur de fécondité aurait pu dépasser deux enfants par femme en métropole.
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