ON PEUT rester sceptique devant l’humilité soudaine d’un président qui nous a dit tant de fois qu’il avait changé qu’il a évité de le faire mardi soir ; on peut relever dans ses propos nombre d’inexactitudes, qui, d’ailleurs, ont été signalées impitoyablement par l’opposition, qu’il s’agisse du retour à l’équilibre des régimes de retraites en 2020 (il en coûtera enconre 15 milliards par an aux contribuables) ou d’une non augmentation des impôts complètement chimérique, ne serait-ce que parce que la suppression de l’ISF se traduira par une taxation plus élevée des revenus du patrimoine au moment où l’on conseille à nos concitoyens de compléter leur retraite par l’épargne privée ; on peut ignorer les éloges excessifs qu’il adresse aussi bien à François Fillon, naguère désigné comme un simple « collaborateur » qu’à Jean-Louis Borloo, pourtant sacrifié sur l’autel de ce qui serait la raison d’État si ce n’était en vérité le caprice du prince ; on peut s’étonner, ce que n’ont pas fait ceux qui l’interrogeaient, de son projet d’aligner les fiscalités française et allemande pour mettre un terme aux délocalisations, alors que les entreprises françaises ne s’en vont pas en Allemagne mais dans les pays émergents. Le président n’est pas un saint, il truque un peu la réalité, il continue à exciper d’arguments balayés par les experts.
La suppression de l’ISF.
Mais on ne saurait nier la cohérence générale de son discours, le courage avec lequel, contre l’avis d’une puissante majorité populaire, il a engagé et réussi la réforme des retraites. On ne saurait nier que, face à l’adversité économique, il a tenu bon et a su nous protéger tous, ses partisans comme ses opposants. On ne saurait nier non plus qu’il a eu, dans le conflit des retraites, la maîtrise de ses nerfs, ni que, même quand nous pensions qu’il risquait de nous conduire au chaos social, lui n’a pas bronché et a fait passer la réforme. Après tout, s’il n’est pas réélu en 2012, peu importe. Il aura quand même contribué à moderniser la France. Il a d’ailleurs laissé entendre que, s’il n’avait que des intentions électorales, il ne prendrait pas des mesures aussi impopulaires. Il va s’attaquer à l’ISF, impôt imbécile mais tabou national. Et il va le faire l’an prochain, c’est-à-dire juste avant de présenter sa candidature à un second mandat. Il est peut-être quelque peu hypocrite quand il prétend avoir équilibré les régimes de retraite, mais il reste sourd aux criailleries d’un pays où majorité et opposition ont toujours, quoi qu’il arrive, quelque chose à lui reprocher. Cette détermination, qui l’a eue avant lui ? En outre, ses détracteurs, s’ils ont très certainement le droit d’exprimer librement leurs idées, devraient tout de même admettre, au nom de la logique, qu’ils ne peuvent pas l’avoir accablé de sarcasmes au sujet de son style et lui reprocher maintenant l’attitude contrite qu’il a adoptée mardi soir. Un président devrait pouvoir dire : « Je fais de mon mieux. Vous me critiquiez, j’essaie de m’amender ». Bien sûr, le mot indulgence ne fait pas partie du vocabulaire politique. On s’acharne sur ce président certes parce qu’il a un côté provocateur, mais aussi parce qu’il est le président. On en est venu à dénoncer l’avion que l’Élysée a acquis comme si le chef de l’État devait voler dans le coucou d’une compagnie charter sans souci de sa sécurité ni de ses obligations nationales. Dieu sait que cet homme a assez de défauts pour qu’on n’aille pas, en plus, lui en trouver d’imaginaires.
LA COMMUNICATION DU PRÉSIDENT N’EST QUE L’ÉCUME DES CHOSES
Nicolas Sarkozy a lancé son quinquennat sur des thèmes, la rupture, l’ouverture, le bouclier fiscal, la glorification du travail, le retour du dynamisme entrepreneurial, qui n’ont pas tous résisté à la récession. Le changement de style qu’il revendique, c’est avant tout la modification du contenu de son programme. On est moins sûr de soi quand on passe par une épreuve. Mais au moins devrait-on reconnaître que, d’une part, il a les compétences économiques et financières qui lui ont permis de lutter contre les effets de la crise, ce que l’on ne dit pas assez souvent ; et, d’autre part, qu’il a montré une belle capacité d’adaptation à des circonstances qui ont bouleversé le monde tout autant que la France. Ce sont ses administrés qui n’ont pas cette faculté et de là vient le terrible malentendu entre le peuple et lui. Tout le reste, bling-bling, admiration pour l’argent, provocations, brutalité même (par exemple dans la manière d’imposer la réforme des retraites), n’est que l’écume des choses. L’opposition, depuis trois ans et demi, ne sait dire que non. Non à tout ce que fait Sarkozy. C’est mince. Et nous devrions réfléchir sur ce que M. Sarkozy appelle l’intérêt général. C’est quoi, notre intérêt à tous ? De rester endormis pendant que la tempête dévaste le pays ? Ou de protéger la maison nationale en construisant des barrages ?
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité