117e congrès des médecins allemands

Se former à la communication avec les patients

Publié le 19/06/2014

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Réuni la semaine dernière à Düsseldorf pour sa 117e édition, le Congrès a souhaité que les médecins soient formés aux techniques de communication, à l’heure où « la bureaucratisation, la normalisation et le manque de temps » nuisent aux relations traditionnelles entre les médecins et les patients. Cet enseignement pourrait s’inscrire tant dans la formation initiale que dans la formation continue. Les médecins réclament aussi un contrôle des compétences linguistiques des médecins étrangers, de plus en plus nombreux, qui devrait être assuré par les ordres régionaux lors des demandes d’installation de ces praticiens.

Opposition absolue sur le suicide assistée

Par ailleurs, le Congrès a plaidé pour un meilleur accès des patients aux traitements contre la douleur, avec la création de réseaux régionaux et une coordination des traitements par les généralistes. Près de 5 000 médecins disposent déjà d’une formation spécialisée en matière de douleur, nombre que le Congrès entend encore augmenter, à l’heure où 10 millions de patients souffrent de douleurs chroniques. En outre, alors que le débat sur le suicide assisté refait régulièrement surface en Allemagne, l’Ordre et le Congrès ont rappelé une nouvelle fois l’opposition absolue du corps médical sur ce sujet, et la nécessité d’améliorer encore les structures de soins palliatifs et l’aide sociale et psychologique aux patients concernés, avec l’intervention de professionnels, de proches et de bénévoles.

Dans un domaine plus politique, le Congrès est revenu sur les conséquences sanitaires de la crise économique dans les pays les plus touchés par celle-ci, en particulier la Grèce, et a rappelé que ce n’est pas en réduisant ou en supprimant les structures de la santé que l’on pourra aider ces pays à se relever. A l’initiative de son président, le Dr Frank-Ulrich Montgomery, l’Ordre prend désormais aussi position sur des sujets de politique internationale, ce qu’il ne faisait pas autrefois. Il a notamment, l’an dernier, rendu hommage aux médecins turcs qui ont soignés les blessés lors des affrontements de la place Taksim, malgré les pressions et les entraves dont ils ont parfois été victimes de la part des autorités. De plus, les médecins soutiennent activement la campagne lancée par la Croix Rouge, qui vise à mieux protéger les soignants lors des conflits civils et internationaux.

Scepticisme vis-à-vis de la e-cigarette

Enfin, le Congrès s’est montré très sceptique sur l’intérêt de la cigarette électronique, trop souvent utilisée en plus du tabac traditionnel et non comme méthode d’arrêt, et a renouvelé sa demande d’interdiction de la publicité pour l’alcool, tout en réclamant des mesures plus sévères pour lutter contre toutes les addictions.

Denis Durand de Bousingen