Il était trois heures trente-deux du matin lorsque la terre a tremblé et détruit la ville italienne de l’Aquila et plusieurs villages environnants. C’était le 6 avril 2009 et cette nuit-là, 309 personnes ont été emportées par le séisme.
Depuis, six ans ont passé. La reconstruction est toujours au point mort et 40 % de la population a préféré partir ailleurs, quitter cette région qualifiée de maudite car « tous les trois cent ans, c’est la même histoire, tout éclate », confie Roberta di Fabio, l’une des survivantes.
Alcoolisme et dépression
Ceux qui sont restés essayent de se reconstruire dans leur tête pour échapper à l’alcoolisme et à la dépression qui dévore la jeunesse désœuvrée. Selon le psychologue Massimo Casacchia, « 70 % de la population souffrait déjà de dépression trois ans après le terrible séisme ». Au fil des ans, la situation empire. « Les habitants, les jeunes surtout, font une consommation épouvantable d’alcool et de benzodiazépine, un cocktail dangereux. Il n’y a qu’à voir comment les gens d’ici conduisent », assène Rosalba di Tomasso qui a perdu sa fille de 9 ans dans la nuit du 6 avril 2009.
Le malaise s’est installé depuis six ans et se niche au plus profond des habitants de l’Aquila qui ont le sentiment d’avoir perdu tous leurs repères. « Les personnes âgées se sont laissées mourir après le tremblement de terre. Cela a été une véritable hécatombe. Aujourd’hui, il n’y a plus un seul vieux ici », constate Fernando Galletti, un autre survivant qui est sorti de chez lui par la fenêtre lorsque le village de Paganica où il est né il y a soixante-trois ans et où il a toujours vécu, s’est effondré comme un château de cartes.
La difficile reconstruction
Cette reconstruction promise par les quatre gouvernements qui ont tenu le volant de la péninsule depuis le tremblement de terre ressemble désormais à un véritable mirage. Un exemple ? L’hôpital San Salvatore où le mot « fin des travaux » a du mal à être écrit. Le département de chirurgie qui aurait du rouvrir il y a un an et demi sera peut-être inauguré d’ici la fin du mois de mai.
Le scénario est encore plus négatif en ce qui concerne le département de médecine générale, la structure préfabriquée installée devant l’hôpital pendant le G8 qui s’était tenu dans la cité médiévale en juillet 2009, est toujours utilisée pour la médecine ambulatoire. Selon Alessandro Grimaldi, secrétaire du syndicat Anaao-Assomed de l’hôpital, « il manque 10 millions d’euros pour terminer les travaux de remise en ordre de la structure ». Il ajoute qu’en raison des retards accumulés dans la reconstruction de l’hôpital par rapport à la feuille de route dressée quasiment au lendemain du séisme, les différents services « sont éparpillés à l’intérieur de la structure, ce qui oblige le personnel à se déplacer en permanence d’un département à l’autre ».
Malgré cette situation provisoire, l’hôpital de L’aquila a le pourcentage le plus élevé de patients hospitalisés (17 %) par rapport aux autres structures publiques de la région, les médecins du San Salvatore ayant une excellente réputation.
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