UNE ENTENTE ? L’on dispose de deux éléments d’appréciation : Martine Aubry sera candidate si DSK ne l’est pas ; M. Strauss-Kahn, en revanche, hésite encore. Mais personne ne peut affirmer que si le directeur du Fonds monétaire international décidait de se présenter à l’élection présidentielle, la Première secrétaire se retirerait. L’entente ne porte probablement que sur un point précis : Mme Aubry va laisser à DSK un peu de temps pour qu’il prenne sa décision. Laquelle correspond à un saut dans l’inconnu : M. Strauss-Kahn sait ce qu’il laisse, il n’est pas sûr du tout de ce qu’il aura. D’aucuns estiment qu’il ne se lancera pas dans l’aventure, parce que, en 2006, il a été battu à plate couture par Ségolène Royal. Pure supputation. Il est évident que, pour le moment, il n’a pas fait son choix.
L’indignation des militants socialistes résulte du flou artistique avec lequel la direction du PS gère des primaires dont il nous a promis qu’elles seraient exemplaires, comme l’a répété Mme Aubry dans une mise au point déclenchée par les propos de M. Bartolone. Les prétendants à l’investiture du parti sont nombreux. Ils n’espèrent pas tous l’obtenir, mais une bonne campagne leur assurerait une position dominante lors de la formation d’un gouvernement de gauche et même au-delà. En l’absence de DSK, Mme Aubry n’est d’ailleurs pas certaine de l’emporter. Non seulement Ségolène Royal n’a pas dit son dernier mot (et elle a réagi vivement aux propos de M. Bartolone), mais la cote de popularité de François Hollande monte depuis que le prédécesseur de Mme Aubry apporte une contribution « raisonnable » à la résolution de cette quadrature du cercle que les déficits et l’insuffisante croissance, l’insécurité et la montée des extrêmes poseront aux gouvernants issus des élections de 2012. Est-ce à dire pour autant que Martine Aubry s’effacera si M. Strauss-Kahn annonce sa candidature et qu’il abordera alors les primaires en tant que primus inter pares ? Cette hypothèse prend tout son intérêt quand on parle d’un accord préélectoral entre DSK et Mme Aubry. Mais on a beaucoup de mal à la prendre au sérieux. Alors que DSK hésite entre deux bonheurs, Martine Aubry la besogneuse, qui a refait l’unité du parti socialiste, qui a aplani les divergences avec les écologistes, qui a fini par se rendre sympathique aux Français, ne devrait pas, après de tels efforts, céder à son compétiteur la place qu’elle a préparée pour elle-même.
LE PROBLÈME DES PRIMAIRES, C’EST QUE LE PROJET RISQUE DE NE PAS CONVENIR AU CANDIDAT
En tout cas, la stratégie adoptée par le PS rencontre deux obstacles : les primaires, exercice démocratique par ailleurs hautement louable, vont donner l’impression que le PS est divisé si l’un des candidats ne bat pas tous les autres avec un fort pourcentage ; la mise au point du programme de gouvernement, très attendue, risque de ne correspondre à rien si le candidat investi se situe idéologiquement à des années-lumière du contenu du projet. On ne voit pas comment M. Strauss-Kahn, par exemple, pourrait appliquer les idées de Martine Aubry ou se sentirait lié par elles ou, pire, comment Ségolène Royal s’en tiendrait à un texte influencé par François Hollande.
Des critiques adressées à Aubry.
Or on assiste en ce moment à une campagne discrète contre Mme Aubry : plusieurs membres du PS, François Hollande, mais aussi Malek Boutih, (« Martine a un problème avec la vérité politique, a-t-il dit, il n’y a qu’à voir comment elle gère le dossier des retraites »), Manuel Valls et d’autres, sincères ou non, ne peuvent exister qu’en marquant leur différence par rapport à la ligne officielle du parti. On commence à discerner au sein du PS deux camps dont les contours demeurent imprécis : le premier rassemble deux locomotives, Royal et Aubry, et il s’agit là d’une entente plus significative que l’autre, en tout cas pour le moment ; le second comporte des réformateurs qui veulent bien dénoncer Nicolas Sarkozy tous les jours mais ne souhaitent pas pour autant enterrer les problèmes de la dette, des impôts, des retraites, des déficits et de l’insécurité. Ce camp-là est minoritaire parce que les militants socialistes réclament un programme franchement à gauche qui refoule les réformes de Sarkozy. Mais à quoi servent des primaires, sinon à ouvrir un débat de fond et faire surgir des idées neuves susceptibles de convaincre le peuple ?
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