La réforme présente divers avantages, dont une baisse générale des impôts pour les particuliers et les entreprises qui devrait accélérer la croissance et réduire encore un peu plus le taux de chômage. Elle a un inconvénient majeur car elle censée s'autofinancer : dès lors qu'elle augmente la production, elle devrait naturellement compenser les baisses d'impôt. Les spécialistes ne sont pas d'accord avec cette analyse et craignent que, en réalité, la réforme augmente le déficit budgétaire, de l'ordre de 1 400 milliards de dollars en dix ans, alors que l'endettement des Etats-Unis est de 20 000 milliards de dollars, soit plus de cent pour cent du produit intérieur brut (19 000 milliards). Il est néanmoins indéniable que la victoire de Trump -la réalisation d'une grande promesse électorale- renforcera le soutien de ceux qui ont voté pour lui en 2016.
M. Trump trouvera en outre dans sa première réussite la source d'une argumentation en sa faveur pour ce qui est des autres dossiers, qu'il a bien du mal à contrôler. Il a profité de ses convergences avec les élus républicains sur la question des impôts pour inclure dans le projet de loi une clause qui affaiblit le système d'assurance-maladie hérité de Barack Obama. L'Obamacare a résisté à au moins trois tentatives de Trump pour le démanteler. Il multiplie les actes de désengagement des Etats-Unis des accords nationaux qu'ils ont conclus, le dernier en date étant celui qui les liait aux Nations unies. Il tente de relancer l'exploitation du charbon dans un pays qui ne croit même plus à l'utilité de cette source polluante d'énergie. Il poursuit sa diplomatie du tweet, scandalisant le public par des propos d'une vulgarité infinie. Il menace de quitter l'accord nucléaire avec l'Iran, il maltraite une veuve de guerre au téléphone, il reçoit avec mépris des indiens Navajo, une tribu qui, grâce à son dialecte, avait crypté les communications des forces américaines de sorte que le Japon ne pouvait les écouter. Il retweete des propos racistes d'un groupuscule anglais, ce qui indigne les Britanniques et crée un malaise au Royaume-Uni, pays qui naguère cultivait sa ‹ relation spéciale » avec Washington.
L'affaire Flynn
Non seulement sa politique se borne à défaire ce qu'avait fait Obama, un peu comme si son seul souci était de détruire l'image d'un prédécesseur prestigieux, mais il n' a aucune prise sur la crise avec la Corée du Nord : il menace de la détruire, mais il supplie la Chine d'intervenir pour calmer Pyong Yang, ce que Pékin a fait en partie sans vouloir pour autant mettre Kim Jong-un à genoux. Son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, l'aurait traité de crétin, il en a pris ombrage et envisage de le limoger, ce qui achèvera le transfert de la diplomatie américaine aux généraux qui l'entourent.
Enfin et surtout, Donald Trump est aux prises avec Robert Mueller, l'ancien directeur du FBI, qui conduit une enquête sur la « collusion » de la campagne de Trump en 2016 avec les autorités russes. Son ancien conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, limogé au début de la présidence de Trump, a reconnu devant les enquêteurs qu'il avait menti, a plaidé coupable et devient l'homme dont les révélations peuvent faire chuter le président. M. Mueller enquête en effet sur l'influence que Moscou a exercée sur les élections américaines en se servant des réseaux sociaux. Le général Flynn a rencontré personnellement l'ambassadeur russe à Washington et un fils de M. Trump aurait cherché auprès d'une personnalité russe des « renseignements » susceptibles de nuire à Hillary Clinton pendant la campagne électorale. Donald Trump nie les accusations qui sont portées contre ses proches, accuse M. Mueller de toutes les turpitudes, s'en prend à James Comey, lui aussi ancien directeur du FBI, qu'il a limogé parce qu'il enquêtait (déjà) sur la collusion Trump-Russie.
Le problème ne se réduit pas au caractère et à la personnalité de M. Trump. Il pose la question de l'isolement des Etats-Unis, et de leur affaiblissement au terme de son mandat.
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