LA PRÉOCCUPATION de l’impact politique du budget a présidé sans nul doute à son élaboration. Elle a même engendré des attitudes infantiles, des discussions sémantiques sur les mots rigueur et austérité, et elle a peut-être limité l’action gouvernementale qui aurait pu être plus radicale si Nicolas Sarkozy n’était pas prisonnier de ses engagements passés, comme le bouclier fiscal et l’exonération des heures supplémentaires. François Baroin, ministre du Budget, se serait bien passé du contexte politique mais, dans les limites que M. Sarkozy lui a assignées, il a fait du bon travail. Le « rabotage » des niches fiscales atteint surtout les épargnants, pas forcément leur pouvoir d’achat. Que l’opposition, qui fait feu de tout bois, dénonce une rigueur qui ne veut pas dire son nom, qu’elle juge, un peu vite et surtout pour la galerie, que le pouvoir d’achat va diminuer, qu’elle veuille voir à tout prix dans ce projet de budget la traduction de toutes les horreurs réactionnaires que ce pouvoir fait subir à son peuple, c’est dans la tradition.
NOUS NE LUTTERONS EFFICACEMENT CONTRE LE CHÔMAGE QU’EN RÉDUISANT LA DÉPENSE SOCIALE
Elle nous permettra néanmoins de constater les faits suivants :
- en 2010, le taux de croissance, forcément influencé par les premières mesures de redressement du gouvernement, a été un peu supérieur aux prévisions ;
- l’effort qui consiste à passer à un déficit de 152 milliards d’euros en 2010 à 92 milliards en 2011 est colossal, peut-être sans précédent ;
- le gouvernement a pris bien soin d’affecter le moins possible le pouvoir d’achat des Français et il demande surtout des efforts aux épargnants, aux assurances, aux mutuelles, aux banques. Jusqu’à présent, la consommation continue d’augmenter, ce qui est un gage de croissance.
Des sacrifices inévitables.
Par ailleurs, nos compatriotes ne sauraient croire qu’ils passeront cette crise, dont les effets se font vraiment sentir en ce moment même, sans faire de sacrifices. Il est bien possible que, dans son désir de « libérer les forces de production », Nicolas Sarkozy ait pris en 2007 des décisions que la crise de 2008-2009 a rendues anachroniques. Personne ne peut nier que la pauvreté augmente, que le chômage continue à grimper, que les fins de mois sont ardues pour beaucoup de Français. Mais il y a deux France : celle qui ne parvient pas à joindre les deux bouts, et celle que la crise n’a pas vraiment atteinte. Oui, M. Sarkozy aurait dû dire aux Français que la crise a balayé ses idées et ses actions. Oui, il aurait dû revenir sur le bouclier fiscal. Oui, il aurait mieux valu augmenter de cinq points et non d’un seul la tranche maximale de l’impôt sur le revenu, pour éviter d’aller taper dans les dépenses maladie et dans les budgets d’assistance. Mais quand on dit que « la France vit au-dessus de ses moyens », cela signifie précisément que les dépenses sociales, excessives, obèrent la création et le développement des entreprises. Ne pas réduire la dépense sociale, c’est créer du chômage.
Par ailleurs, il faut avoir en tête deux paramètres extraordinaires. La France a une dette publique de plus de 1 500 milliards. Les contrats d’assurance vie représentent 1 300 milliards. L’épargne exonérée (livrets) représente près de 2 000 milliards. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que le pays est en faillite mais qu’un fort pourcentage de ses habitants est riche. Le gouvernement s’attaque avec mesure à la plus-value (et non au capital) de ce nouveau bas de laine qu’est l’assurance vie. Il rabote des niches conernant seulement ceux qui paient assez d’impôts pour aller investir dans des projets sophistiqués (. Bien entendu, on pouvait être plus équitable, faire payer plus aux « riches », épargner la classe moyenne, maintenir la protection des plus fragiles. Mais encore une fois, une dépense sociale poussée à de plus hauts niveaux deviendrait contre-productive. Une limite doit être imposée au pourcentage de la richesse nationale qui va aux régimes sociaux. Le seul moyen de créer des emplois, c’est que chacun prenne un peu plus de risques.
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