LA COMMOTION cérébrale est un risque bien connu dans la pratique du rugby, mais elle est souvent banalisée et ses conséquences restent mal évaluées. Un groupe d’expertise, composé de neurochirurgiens et de neurologues a été créé à l’initiative des commissions médicales de la Fédération française (FFR) et de la Ligue nationale de rugby (LNR), dans l’objectif de définir des règles de prise en charge et de créer un registre pour suivre l’évolution et les conséquences de ces traumatismes.
La commotion cérébrale est induite par une accélération ou une décélération brusque de l’extrémité céphalique. Dans l’immédiat, elle se traduit par des troubles de l’équilibre, une désorientation, des réponses incorrectes à des questions simples et, parfois – 15 % des cas – une perte de connaissance. Très souvent, le joueur récupère rapidement – la commotion peut même passer inaperçue –, mais dans un second temps peuvent apparaître une amnésie antérograde, des céphalées, une fatigue, une irritabilité, etc. Les conséquences à long terme de la commotion restent mal évaluées mais plusieurs publications font état d’anomalies cérébrales, biochimiques, neurophysiologiques et anatomopathologiques permanentes et d’un risque majoré d’encéphalopathie posttraumatique.
Évaluation présaison.
Le groupe d’experts a défini un protocole très précis de prise en charge, qui prévoit un repos complet de 48 heures et, à l’issue de ce délai, une consultation spécialisée auprès d’un référent, neurologue ou neurochirurgien (une trentaine actuellement), qui déterminera la gravité de la commotion, la durée de repos nécessaire et les modalités de la reprise. Il est prévu par ailleurs de réaliser une évaluation présaison de chaque joueur, professionnels, jeunes des centres de formation et équipe de France des jeunes, soit un total d’environ 2 000 joueurs. Cette évaluation par des neurologues référents se fondera sur des tests moteurs et cognitifs et servira de référence si le joueur est victime d’une commotion par la suite.
Cette consultation sera également l’occasion d’informer les joueurs sur la commotion cérébrale et les règles de prise en charge. Des règles qui devront s’imposer progressivement dans ce sport de combat où les valeurs de force et de courage conduisent souvent les joueurs à ne pas prendre au sérieux l’accident. Les informations sur les règles de prise en charge de la commotion cérébrale devraient aussi être diffusées aux 18 000 clubs amateurs, qui comptent plus de 400 000 licenciés
Enfin, les experts espèrent que les données sur les commotions cérébrales dans la pratique du rugby seront également utiles à la prise en charge de celle liées à la vie quotidienne.
Conférence de presse organisée par la LNR et la FFR avec la participation du Pr Philippe Decq (neurochirurgien, hôpital Henri Mondor, Créteil), du Dr Jean-Claude Peyrin (président des commissions médicales de la LNR et de la FFR) et de Mathieu Blin (président de Provale, Union des joueurs de rugby professionnels).
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