LA RÉFORME DES RETRAITES a donné lieu, la semaine dernière, à l’Assemblée, à des passes d’armes qui n’ont pas grandi notre démocratie. Les socialistes souhaitaient intervenir un par un, à raison de cinq minutes pour chacun de leur 166 députés, alors que, dans leurs précédentes interventions, ils disaient tous la même chose. Malgré le nouvel article 49-13 de la Constitution qui prévoit un « droit d’explication personnelle », le président UMP de l’Assemblée, Bernard Accoyer, a estimé qu’ils pratiquaient l’obstruction parlementaire et a suspendu les débats, ce qui a conduit les élus de gauche à réclamer sa démission en le traitant de « putschiste ». Ils l’ont même pourchassé alors qu’il se retirait dans son bureau. Puis, tout est rentré dans l’ordre, et la réforme a été votée par la majorité. Elle est maintenant en discussion au Sénat.
Un mandat de cinq ans.
À quoi cet exercice a-t-il servi, qui consistait principalement à traduire l’énorme hostilité populaire au projet de réforme, mais a montré que les députés ont parfois des comportements infantiles ? Certes, M. Accoyer aurait dû se montrer plus patient et accepter de perdre deux jours, ne fût-ce qu’au nom du respect des textes. Mais l’opposition, de son côté, s’efforce de délégitimer l’action du gouvernement, alors que les institutions garantissent à celui-ci et à sa majorité le droit de légiférer jusqu’en 2012. On ne peut pas, pour démolir la réforme, exciper des sondages et des manifestations. Sans doute la majorité changerait-elle de camp si des élections avaient lieu aujourd’hui. Mais les élections ont donné un mandat à la droite, et elles le lui ont donné pour cinq ans. En outre, la réforme des retraites ne constitue pas un coup de force, elle ne procède pas d’une lubie du pouvoir, elle ne contient pas de dispositions anormales qui ne correspondraient pas à l’état actuel du financement. Dans la réforme, il y a une réponse aux menaces qui pèsent sur le système par répartition. Cette réponse peut être atténuée -d’où la promesse de M. Sarkozy d’examiner les amendements que le Sénat pourrait proposer- elle ne peut pas être annulée, comme le suggèrent les socialistes qui ont promis, s’ils conquièrent le pouvoir, de rétablir la retraite à soixante ans. Ils croient inviter le peuple à voter pour eux, mais la droite en fait un argument électoral et va même jusqu’à imaginer une disparition de la retraite par répartition par absence de solvabilité.
LA DROITE NE PEUT PAS ÊTRE DÉLÉGITIMÉE À MI-MANDAT
La question qui domine ce débat empoisonné porte, avant tout, sur l’équilibre financier des régimes. Le vieillissement des Français et la récession ont creusé le déficit des retraites dans de telles proportions qu’il est impératif de retarder l’âge de la retraite, comme l’ont fait tous nos partenaires européens. Considérer que la France est une oasis dans un monde appauvri et faire au peuple des promesses insoutenables n’autorise pas l’opposition à lancer des imprécations et à transformer le Palais-Bourbon en champ de bataille. La seule alternative, pour la gauche, c’est l’élaboration d’un projet qui serait plus juste mais n’en serait pas moins financé jusqu’au dernier centime sans obérer le dynamisme économique. Soyons sérieux, cette merveille cumulant les vertus n’est pas à sa portée.
Du cinéma.
Dans cette affaire, le caractère de M. Sarkozy n’entre pas en ligne de compte. Les journaux, gagnés par l’irresponsabilité générale, nous annoncent un jour que le président est fou, un autre qu’il est nul, une autre fois qu’il est dangereux. Non sans cynisme, un hebdomadaire a publié en couverture une photo où il a de la barbe et l’air menaçant. Cela s’appelle plonger les gens dans le désespoir. Si le chef de l’État est ce qu’ils disent, comment peut-il gouverner ? Et s’il ne peut plus gouverner, à quelle crise institutionnelle s’ajoutant aux autres faut-il s’attendre ? Bien entendu, on nous projette un film d’horreur tout en nous laissant entendre que ce n’est que du cinéma. Comme la manifestation, jeudi dernier, de députés communistes drapés avec superbe dans leurs écharpes tricolores, à quelques pas du Palais-Bourbon et qui s’apparentatit à un concentré du ridicule. Des députés qui sortent de l’hémicycle pour manifester, voilà bien un exemple de démocratie. Il ne reste plus qu’à autoriser les syndicats à voter les lois.
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