La multiplicité des candidats ne grandit pas la fonction, ne renforce pas les institutions, ne contribue pas à la résolution de nos problèmes. Ceux qui ont une chance de l'emporter sont moins nombeux que les doigts d'une main. Tous les autres poursuivent une chimère, espèrent sortir par le haut de leur médiocrité, ont nourri, parfois pendant toute leur vie, la frustration de leur incapacité à figurer sur le podium ou croient sincèrement qu'ils ne disposent d'aucun autre moyen pour faire entendre leur voix et peser sur l'évolution idéologique et socio-économique du pays. C'est la preuve inattendue que les institutions de la Vè République sont très imparfaites dès lors qu'elles prévoient peu d'obstacles à ce raz-de-marée qui finira néanmoins par se briser sur les parrainages, à la primaire ou après la primaire, mais qui laissera assez de survivants pour que les suffrages s'éparpillent entre des candidatures fantaisistes qui ne feront rien pour la clarté du débat. D'aucuns mettent en cause les primaires, mais elles ont au moins le mérite de réduire un nombre élevé des candidatures à une seule et, de ce point de vue, elles jouent un rôle salutaire.
Le Conseil constitutionnel s'est hâté de valider les règles du scrutin présidentiel de manière à ce que les parrainages soient publics et à empêcher que certains candidats, ceux qui n'ont pas une chance, s'incrustent trop longtemps sur les petits écrans, jamais gênés d'infliger à leurs concitoyens la monotonie de leur rhétorique et l'absence de leur éloquence. Le principe d'équité, en effet, remplace celui d'égalité de temps d'antenne, ce qui a fait hurler, bien sûr, les Cheminade et les Dupont-Aignan. Là encore, on crie à l'assassinat de la démocratie alors qu'il a été amorcé par ceux qui s'en disent victimes quand ils ont estimé qu'ils avaient le « droit » de se présenter, en chaque occasion, à la présidence de la République, en dépit d'un score répétitivement assez bas pour les en écarter.
Un rendez-vous historique
Jamais un rendez-vous électoral n'aura été aussi grave, sérieux, lourd de sens que celui de l'an prochain. C'est un moment historique pour le pays, appelé à choisir entre une gestion désuète et dangereuse et un élan réformateur qui doit nous sortir de l'ornière. Appelé aussi à sacrer ou à rejeter le modèle proposé par l'extrême droite qui, derrière sa danse du ventre, nous prépare les pires remèdes. Appelé à accepter son sort en adoptant des prescriptions archaïques ou, au contraire, à recourir à la thérapeutique moderne que d'autres ont subie avant nous, et avec succès. La moindre des choses, pour les candidats minoritaires, serait de ne pas proposer des traitements qui ont été rejetés à plusieurs reprises parce qu'ils sont pénibles, alors que les Français ont déjà de la peine à réunir leurs forces pour choisir la voie la moins téméraire du renouveau.
Certes, n'importe quel citoyen doit avoir la possibilité d'accéder à la magistrature suprême, c'est une condition sine qua non de la démocratie. Cependant, ceux qui n'ont pas la moindre chance d'y parvenir devraient se demander s'ils ont le droit de ridiculiser le système, s'ils bénéficient d'une popularité suffisante pour rallier un nombre utile de leurs concitoyens à leurs idées, s'il y a, entre leur personnalité et leur programme, de quoi justifier leur témérité et de quoi créer un nouveau rapport de forces avec celui ou celle qui est plus populaire que soi.
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