Le Dr Paul Recours, un médecin psychiatre marseillais, a fait l'acquisition d'une ancienne affiche d'une campagne sanitaire de 1905. Pour lutter contre la variole, le gouvernement de l'époque avait décidé la vaccination obligatoire de la population. Le médecin y a tout de suite vu un clin d'œil à l'actualité.
Que faire de cette affiche ? Plutôt que de la garder pour lui seul, le médecin a choisi de la rendre publique « pour apporter un outil supplémentaire au débat » qui anime professionnels de santé ou non autour de la politique vaccinale engagée par le gouvernement actuel pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
« Vaccinations et revaccinations obligatoires - Avis important - Le maire de la commune d'Albanne a l'honneur de porter à la connaissance de ses administrés que le mardi 30 mai 1905, à 9 heures du matin, M. le docteur ..., délégué par l'administration, se rendra à Albanne, à la mairie, pour procéder à la vaccination et à la revaccination obligatoires des personnes de la commune...» Ainsi commence l'annonce de l'affiche de campagne vaccinale du gouvernement français de 1905, placardée sur les murs de la mairie savoyarde pour lutter contre l'épidémie de variole.
L'importance du document
« Quand un ami libraire m'a proposé cette affiche, j'ai tout de suite compris l'importance du document », indique le Dr Recours. Le médecin de 75 ans, qui devrait prendre sa retraite en avril prochain, y a vu aussi l'importance de « la rémanence, à travers le temps, des réactions qu'une épidémie, qu'un tel événement pouvait provoquer et l'analyse des comportements individuels ou collectifs, conscients ou inconscients ». Dans le texte de cette affiche de 50 x 60 cm, Paul Recours dit avoir compris « la nécessité d'une mise en œuvre collective et pourquoi pas citoyenne des moyens de protection contre la maladie et sa propagation ».
Hostile aux échanges passionnés
« Un procès-verbal sera dressé contre toute personne - père, mère ou tuteur - qui, sans raison valable, n'aura pas présenté l'enfant à la vaccination... », lit-on entre autres sur l'affiche qui évoque aussi plusieurs injections. Au vu des sanctions énumérées contre les récalcitrants de l'époque, « on peut dire que les gouvernants de l'époque n'y allaient pas de main morte, en particulier en ce qui concerne la protection des enfants. Je ne pense pas que ces mesures, de nos jours, seraient pertinentes », indique le Dr Recours. « L'essentiel est que les Français puissent se rassembler en sachant qu'il y aura toujours des irréductibles, ajoute l'anti-« yaka faucon. »
Plutôt hostile aux échanges passionnés, le médecin psychiatre propose l'écoute des non-vaccinés. Le Dr Recours est convaincu que « le témoignage ô combien précieux des gens non vaccinés qui ont fait des formes graves et qui témoignent de leurs regrets fait d'eux les personnes les plus aptes à convaincre de l'importance de la vaccination ».
« Pour toutes ces raisons, ajoute le médecin marseillais, je souhaite que cette affiche soit largement diffusée car elle se situe dans un moment critique de notre histoire. Et elle amène un outil supplémentaire au débat en partant de la réalité vécue et non de nos peurs et de nos fantasmes. »

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