En août dernier, un amendement a été présenté par la nouvelle ministre de la Santé Giulia Grillo du Mouvement 5 étoiles (M5s). Il remplaçait le certificat de vaccination obligatoire pour l’inscription en collectivité (depuis septembre 2017) par une simple déclaration des parents. Et il permettait aux enfants non vaccinés d’aller à l’école, ce qu’interdisait le dispositif sur la prophylaxie obligatoire adopté en juin 2017. Le tout allait dans le sens de la campagne législative menée par le M5s, au cours de laquelle le Mouvement s'est engagé à aboulir la vaccination obligatoire pour séduire 5 à 10 % d'électeurs no vax.
Retour en arrière mercredi 5 septembre. Un nouvel amendement propose de maintenir l’ancien dispositif. Le lendemain, un autre amendement demande... le maintien du certification de vaccination aboli par la nouvelle ministre de la Santé ! Face à ce sac de noeuds, les parents et surtout les directeurs des établissements scolaires sont en train de perdre leur latin.
Détecter les fausses déclarations
Car la question qu’ils se posent est tout sauf simple : faut-il admettre les enfants sans certificat de vaccination en collectivité comme l’affirme la ministre de la Santé ou faut-il au contraire attendre que le sénat tranche ? Le dilemme est d’autant plus shakespearien que des contrôles perlés ont été effectués par les carabiniers dans les quelques régions où les crèches et les écoles ont déjà rouvert leurs portes. L’objectif de cette opération est de détecter les fausses déclarations, certains parents « no vax » s’étant vantés sur les réseaux sociaux d’avoir falsifié des certificats pour inscrire leurs enfants en collectivité.
En attendant la décision du sénat sur le nouvel amendement, la communauté médicale multiplie les mises en gardes destinées à l’opinion publique. « Priver un nouveau-né ou un enfant d’une couverture vaccinale aussi importante, sans une contre-indication médicale précise, est de la folie ! Les vaccins sont sécurisés et efficaces. Dire le contraire relève de la superstition », s’énerve le Dr Roberto Burioni, professeur de microbiologie et de virologie et ponctuellement menacé de mort sur les réseaux sociaux par les militants « no vax ».
D’autres praticiens parlent de « l’obscurantisme d’un gouvernement qui refuse la science et favorise le retour potentiel des épidémies ». A cela s’ajoute la colère de plusieurs présidents des régions italiennes. Ces derniers veulent saisir la Cour Constitutionnelle tout en étudiant la possibilité d’introduire un dispositif pour maintenir la prophylaxie obligatoire sur leur territoire. La rentrée s’annonce difficile.
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