Plateforme data-pathologies de l'assurance maladie

-14 % de mammographies et -6 % de chirurgies d'ablation de tumeurs en 2020

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Publié le 23/06/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

Les pathologies chroniques1 représentent près de 62 % des dépenses et concernent 36 % des assurés, soit environ 24 millions de personnes pour un budget annuel de 104 milliards d'euros. Ces données sont issues de la plateforme Data Pathologies, une cartographie interactive des pathologies et dépenses de santé de 2015 à 2020 lancée le 20 juin dernier par l'assurance maladie. À l’opposé, 56 % de la population française, soit près d'un assuré sur deux, a reçu des soins sans lien avec ces pathologies spécifiques. Ainsi, les hospitalisations ponctuelles2 ont constitué une dépense de 33,4 milliards d'euros, soit 20 % des dépenses totales. Concernant la charge des maladies, trois d'entre elles se partagent la part du lion : la santé mentale (23,4 milliards d'euros, 14 % des dépenses totales, 8,4 millions de personnes), les cancers (21,2 milliards d'euros, 12,6 % des dépenses totales) et les maladies cardioneurovasculaires (17,8 milliards, 10,6 % des dépenses totales, 5,2 millions de personnes). En 2020, 8,4 millions de personnes ont reçu un traitement chronique du risque vasculaire. Côté hospitalisations, les Covid représentent 200 000 patients dont 42 000 en soins critiques. La part des dépenses hospitalières a de plus diminué d'un point entre 2019 et 2020 pour les pathologies autres que la Covid-19 alors que ce poste augmentait auparavant chaque année de 2 %. Quant aux hospitalisations ponctuelles, elles ont également baissé de -10,6 % entre 2019 et 2020, soit 4 milliards d'euros de moins, s'accompagnant d'une diminution du nombre de patients pris en charge (-1,2 million, soit -12 %). Cela a surtout impacté les endoscopies digestives, la chirurgie orthopédique, le dépistage de la cataracte, du cancer colorectal. Logiquement, en matière de prise en charge, le nombre de maladies cardioneurovasculaires progresse moins rapidement (+72 747 en 2020 vs 111 256 en 2019) ainsi que le nombre de cancers (+ 23 737 en 2020 vs + 70 007 en 2019 et + 89 784 en 2018). Quant au taux de dépistage des cancers, déjà insuffisant, il s'est fortement dégradé en 2020 (-14 % de mammographies et -6 % de chirurgies d'ablation de tumeurs) comme l'avait déjà constaté à l'époque le Pr Axel Kahn (voir ).

1. Diabète, insuffisance rénale chronique terminale, maladie respiratoire chronique, prise d'un traitement médicamenteux spécifique (psychotrope ou traitement préventif du risque cardiovasculaire).
2. Ayant des causes infectieuses, traumatiques, chirurgicales programmées (prothèses de hanche) ou non (appendicectomies), exploratoires (coloscopie) ou des symptômes de pathologies mal définies.


Source : lequotidiendumedecin.fr