Pour améliorer la sécurité d’utilisation de l’isotrétinoïne dans le traitement de l'acné, l’ANSM vient de formuler de nouvelles recommandations.
Ces préconisations s’appuient sur les propositions du Comité Scientifique Temporaire (CST) mis en place récemment par l'ANSM et dédié au « renforcement de l’information des patients et des professionnels de santé sur les risques notamment tératogène et psychiatrique liés à l’utilisation de l'isotrétinoïne ».
Une primoprescription en deux temps
Pour la prescription initiale (réservée aux dermatologues depuis 2015), l’ANSM préconise une double consultation avec un premier temps consacré à l’information puis une nouvelle consultation dédiée à la prescription proprement dite. L’objectif est de « laisser un temps de réflexion au patient avant toute initiation de traitement ». Cette mesure « favoriserait également la vérification de la mise en place de la contraception avant l’initiation du traitement chez les femmes en âge d’avoir des enfants », souligne le CST.
L’Agence du médicament préconise également de « prescrire systématiquement une contraception d'urgence et des préservatifs (remboursés) dans le cas où la patiente serait sous contraception orale (œstro-progestative ou progestative) ».
Pour rappel, pour les femmes en âge de procréer, une contraception doit être débutée un mois avant de commencer le traitement et poursuivie un mois après l’arrêt. À ce titre, deux options sont recommandées : soit un dispositif intra-utérin ou un implant progestatif ; soit deux (autres) méthodes de contraception complémentaires, telles que contraception orale (œstro-progestative ou progestative) et préservatif.
Suivi mensuel pour tous les patients
L’ANSM appelle aussi à réaliser un suivi médical mensuel pour tous les patients sous isotrétinoïne y compris les hommes, « afin d’assurer une meilleure surveillance des risques liés au traitement ». Jusqu’à présent, seules les jeunes filles et les femmes en âge d’avoir des enfants bénéficiaient d’une visite médicale mensuelle, s’inscrivant dans le cadre du plan de prévention des grossesses.
Concernant les autres propositions du comité, à savoir l’encadrement de la prescription initiale (actuellement, la mise sous traitement par isotrétinoïne en dernière intention n’est pas respectée dans 50 % des cas) et le renforcement de la sécurité de la dispensation et de l’information des patients, « nous engageons des travaux avec les acteurs concernés », informe l’agence.
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