Aux États-Unis, l’annonce de centaines de patients souffrant de graves pneumopathies et de plusieurs décès liés à la e-cigarette inquiète. Le mésusage est l’hypothèse la plus probable.
Depuis l’annonce la semaine dernière aux États-Unis, par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), de six décès, et environ 400 malades dans 36 États (au 12 septembre) souffrant de pathologies respiratoires graves attribuées à l’usage de la cigarette électronique, les questions se multiplient. Donald Trump a annoncé son intention d’interdire la vente de e-cigarettes aromatisées. Quant aux causes exactes de ces affections pulmonaires, elles restent en partie méconnues. Si les étiologies infectieuses ont été écartées, ces pneumopathies seraient principalement dues à une agression chimique provenant de produits contenus dans ces cigarettes. Le New England Journal of Medicine (NJEM) indique que « 80 % des vapoteurs malades ont rapporté avoir utilisé des produits nicotiniques et à base de tétrahydrocannabinol (THC) ou de cannabidiol (CBD) ». L’usage d’huiles mélangées au THC serait parfois en cause. « Les lipides inhalés gagnent alors les alvéoles et altèrent le surfactant », explique le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue et tabacologue, président de “Paris sans tabac”. Dans un communiqué, la Société de pneumologie de langue française confirme l’usage détourné de produits huileux de cannabis. D’autres investigations sont nécessaires pour déterminer les agents à l’origine de cette épidémie qui nécessite une réponse urgente, précise le NEJM.
Et en France ?
Faut-il s’inquiéter d’un phénomène équivalent en France ? « Le problème apparu aux États-Unis est une épidémie ponctuelle, parmi les centaines de millions d’utilisateurs dans le monde. Il est clairement lié à un détournement de l’usage classique du vapotage, avec des produits à base de cannabis ou des huiles constituant un risque », précise le Pr Dautzenberg. En clair, les vapoteurs peuvent être rassurés, la législation européenne et française encadre les produits vendus dans le commerce. « En France, les 35 000 produits vendus légalement sont listés par l’Anses », précise le tabacologue.
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