L A surveillance de la rage chez les chiroptères, autrement dit, les chauves-souris, a été renforcée depuis un an grâce aux enquêtes d'épidémiosurveillance menées par le laboratoire d'études et de recherches sur la rage et la faune sauvage de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) à Nancy.
C'est ainsi que, l'année dernière, 5 cas de rage ont été recensés chez des chauves-souris en France. Ce sont généralement des animaux de l'espèce sérotine commune : 9 cas sur les 10 relevés depuis 1989 et les trois quarts des cas européens. Un cas, identifié le 7 novembre, était une pipistrelle commune, adressée par les services vétérinaires des Pyrénées-Orientales : le premier cas en France, deux autres ayant été isolés en Allemagne en 1987 et 1992.
Or la pipistrelle commune, précise l'AFSSA, est une chauve-souris très répandue en France et en Europe. De très petite taille (pas plus grosse qu'un pouce), elle vit dans des habitats rénovés ou neufs, dans les greniers, notamment ; des lieux qu'elle peut partager avec les espèces sérotines, ce qui expliquerait le passage de la rage d'une espèce à une autre. La pipistrelle hiberne d'octobre-novembre à mars-avril, selon les régions et, indique encore l'AFSSA, n'a pas de comportement agressif.
Pour l'agence, l'apparition de ce nouveau cas chez une espèce répandue en France impose de rappeler les règles de précaution : ne pas chercher à attraper ou manipuler une chauve-souris ; en présence d'un animal blessé réclamant une manipulation, mettre des gants de jardin épais, essayer de recouvrir l'animal avec un chiffon ou une boîte en carton, puis le relâcher s'il peut voler ; s'il ne peut pas voler ou, en cas de doute, contacter un spécialiste des chauves-souris ou la direction des services vétérinaires du département.
Bien entendu, en cas de morsure, « aucun risque ne doit être négligé » et l'AFSSA conseille de consulter un médecin et le centre antirabique le plus proche.
Les espèces exotiques plus dangereuses
Mais ce sont essentiellement les chauves-souris exotiques, de grande taille et avec un comportement qui peut être agressif, qui représentent un risque de transmission de la rage. En 1999, dans le Gard, une roussette d'Egypte, qui avait séjourné plusieurs jours dans une animalerie bordelaise, s'est révélée enragée chez son propriétaire, et, au total, 129 personnes ont dû subir un traitement antirabique. L'importation des espèces exotiques est interdite, mais on sait l'engouement pour les animaux venus d'ailleurs, qui se négocient parfois assez cher.
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