Le Dr Andreas Ignaz Wawruch après avoir été professeur ordinaire de pathologie et de pharmacologie à l'université de Prague, où il fut reconnu et apprécié comme l'enseignant le plus populaire, fut appelé à Vienne en 1819 pour prendre la charge de directeur de la clinique médicale et de responsable de l'enseignement de la pathologie et de la thérapeutique des maladies internes à l'université.
bDes cataplasmes à base de sels de plomb
Musicien enthousiaste et violoncelliste de talent, il était un grand admirateur de Beethoven et profita de son retour dans la capitale autrichienne pour se rapprocher de lui. Devenu son médecin personnel, il fut appelé à son chevet le 18 décembre 1826. Pour soigner l’illustre compositeur de « Fidelio » qui souffrait, semble-t-il, d’une cirrhose avec ascite. Wawruch fit de multiples ponctions du liquide d’ascite. Et pour accélérer la cicatrisation au site de prélèvement, il recouvrait la plaie d'un cataplasme à base de sels de plomb, comme c’était alors l’usage en pareil cas.
Certains des amis de Beethoven ayant réussi à prélever quelques-unes des cheveux du maestro après sa mort, ceux-ci parvinrent de main en main et au fil du temps jusqu’au Dr Christian Reiter, chef du service de médecine légale à l'université de Vienne. Après avoir réalisé une analyse spectrographique de ces quelques mèches, le médecin légiste put démontrer que le compositeur avait été victime d’une intoxication saturnienne qui avait sans doute hâté son décès survenu le 27 février 1827 : « Si les doses contenues dans ces cataplasmes au plomb n'étaient pas suffisantes pour tuer quelqu'un en bonne santé, elles pouvaient l'être pour quelqu'un qui comme le compositeur avait déjà un foie en mauvais état ».
Le Dr Wawruch a-t-il été l’artisan de la mort de Beethoven avec ses cataplasmes au plomb. La question mérite d’être débattue puisqu’une analyse des os du musicien réalisée en 2005 avait montré une présence importante de plomb.
L’hypothèse fut alors que l’intoxication saturnienne de Beethoven remontait au début des années 1800, causée par le vin clarifié par de la litharge (protoxyde de plomb) dont il était grand consommateur ou aussi par l’eau à forte concentration de plomb qu’il avait pu boire dans les stations thermales où les médecins l’avaient envoyé pour tenter de lutter contre sa surdité qui avait commencé à se développer dès 1801 alors qu’il n’avait même pas terminé sa deuxième symphonie.
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