Recommandations accouchement normal

Bien-être maternel va avec sécurité

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Publié le 29/01/2018
accouchement physio

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a engagé, depuis quelques années, une réflexion sur la prise en charge médicale de l’accouchement normal, qui s’est notamment traduite par sa prise de position favorable à l’expérimentation des maisons de naissance, mais aussi par son implication dans l’élaboration de ces recommandations. Le CNGOF s’est en effet associé au Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE) et au Collège des sages-femmes (CNSF) pour saisir la Haute autorité de santé et participer à la rédaction de ces recommandations.

L’un des objectifs était de répondre à la demande de « démédicalisation » des accouchements, quand cela est possible, et de réfléchir à des modes alternatifs d’accouchement, sans obérer la sécurité, pour in fine offrir aux femmes une pluralité de soins leur permettant d’être au plus près de leur projet de naissance.

Ces recommandations définissent en premier lieu ce qu’est un accouchement physiologique, par rapport à un accouchement normal non physiologique qui, lui, comporte des interventions médicales comme la réalisation d’une anesthésie péridurale qui le font sortir du cadre physiologique.

Elles portent ensuite sur la prise en charge des différentes phases de l’accouchement, latence, dilatation, descente et expulsion puis post-partum.

Tout un chapitre est dévolu à l’information des femmes, un autre au bien-être maternel au cours du travail. De façon globale, il est recommandé de s’enquérir, à l’admission, des souhaits, demandes et besoins psychologiques et émotionnels de la femme, d’évaluer la douleur à l’aide d’une échelle validée de type échelle visuelle analogique et de proposer différents moyens de la soulager.

À côté de la prise en charge médicamenteuse de la douleur, la place des méthodes non médicamenteuses est détaillée. En s’appuyant sur les conclusions de la revue Cochrane de 2016, les experts indiquent que très peu de preuves sont apportées sur la pratique de l’hypnose, les résultats des différentes études étant d’un niveau de preuve bas. Le soutien continu des femmes pendant le travail et l’accouchement semble en revanche une intervention non médicamenteuse efficace, tant sur la douleur que sur les différents paramètres de l’accouchement.

Les données de la littérature sur les interventions non médicamenteuses sont aujourd’hui peu nombreuses et de faible niveau de preuve, mais la plupart de ces interventions sont inoffensives pour la mère et l’enfant. Il est donc souhaitable d’accompagner les femmes dans leur choix, tant que ces méthodes n’altèrent pas la surveillance maternelle et fœtale. Parmi les différentes techniques, certaines comme l’immersion, la relaxation, l’acupuncture et les massages pourraient être efficaces, et d’autres études sont à mener.

D’après la communication du Dr C. Schantz, Paris

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9635