La procédure de choix de stage tourne à la farce en Île-de-France. Et les internes de médecine générale en sont les dindons. Vous n’avez pas suivi le film ? On vous le résume ! Tout commence début octobre quand une vingtaine de chefs de pédiatrie franciliens s’alarment du manque d’internes pour faire tourner leur service. Près de 170 postes manqueraient à l’appel à partir de novembre, majoritairement dans des hôpitaux périphériques.
L’ARS d’Île-de-France, responsable de la répartition des postes, fait son mea culpa. Elle pense résoudre le problème en sortant le chéquier. L’agence annonce d’abord une prime de 500 euros aux internes qui prêteraient main forte aux services en souffrance et de doubler la rémunération des gardes qui y seraient réalisées.
Lundi, toujours à la recherche d’une solution miracle permettant de résoudre la pénurie et de satisfaire les influents chefs de service, l’ARS choisit finalement une autre porte de sortie. Prétextant une irrégularité dans la précédente procédure – une interne avait choisi un stage alors qu’elle avait déjà validé ses 6 semestres – elle décide unilatéralement de procéder le lendemain à une nouvelle répartition. L’occasion pour elle de modifier son dispatching initial, d’enlever des postes aux établissements « calibrés à un niveau trop élevé » pour combler les “trous” dans ceux où la situation est la plus difficile.
Dix jours avant leur prise de fonction, les 490 internes de médecine générale franciliens reviennent donc à la case départ sans savoir où ils passeront leur prochain semestre. Une soixantaine devraient changer d’affectation, selon l’ARS. Cette affaire est révélatrice de plusieurs choses. Les internes sont plus que jamais et bien malgré eux des rouages essentiels au bon fonctionnement des services hospitaliers. Mais s’ils pallient le sous-effectif de praticiens seniors, ils demeurent malgré tout considérés comme des éléments supplétifs.
Les autorités de tutelle ne se cachent même pas pour les déplacer comme de vulgaires pions sur l’échiquier sanitaire. C’est ce mépris qui est le plus mal vécu par les intéressés.
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