L E principe actif de Caelyx (Laboratoires Schering-Plough), la doxorubicine, est encapsulé dans des liposomes (bicouche lipidique) dont la surface est recouverte d'une enveloppe de MPEG (méthoxypolyéthylène glycol). Cette enveloppe permet de protéger les liposomes de la dégradation par le système phagocytaire mononucléaire. La doxorubicine peut ainsi séjourner plus longtemps dans la circulation sanguine à des concentrations plus élevées que celles observées avec les préparations conventionnelles.
474 patientes présentant un cancer de l'ovaire
La bicouche lipidique permet de maintenir 90 à 95 % de la doxorubicine sous forme encapsulée tant que les liposomes restent dans la circulation. Ces phénomènes semblent expliquer la réduction de la fréquence de certains effets indésirables.
Une étude de phase III, contrôlée et randomisée, a permis de comparer l'activité antitumorale et la tolérance de Caelyx et du topotécan chez 474 patientes présentant un cancer de l'ovaire après échec d'une chimiothérapie de première intention à base de platine. L'efficacité de Caelyx et du topotécan ont été équivalentes en intention de traiter sur : le taux de réponses objectives (respectivement 19,7 et 17 %), l'intervalle jusqu'à la progression (16,1 et 17 semaines) et la survie globale (60 et 56,7 semaines). Cependant, dans la population évaluable, à la fin de l'étude, l'intervalle jusqu'à la progression a été significativement plus long chez les patients traités par Caelyx : de 21,1 semaines contre 19,1 semaines (p = 0,026).
Les événements hématologiques ont été moins fréquents et moins sévères dans le groupe Caelyx : 6 % d'anémies de grade 3 contre 28 % dans le groupe topotécan (moins de transfusions globulaires dans le groupe Caelyx). Les taux de neutropénies et de thrombopénies de grades 3 et 4 étaient respectivement de 12 et de 1 % chez les patients traités par Caelyx contre respectivement 76 et 34 % chez les patients traités par topotécan (d'où une plus faible utilisation des facteurs de croissance et des transfusions plaquettaires).
Prolonger l'intervalle initial de 4 semaines
Le syndrome main-pied a été l'effet secondaire le plus fréquemment observé dans le groupe Caelyx. Comme il est fortement lié au schéma posologique, il peut être réduit en prolongeant l'intervalle initial de 4 semaines entre deux cycles de une à deux semaines supplémentaires ou en réduisant la posologie. La vitamine B6 a été utilisée pour la prophylaxie et le traitement du syndrome main-pied associée à d'autres stratégies préventives et thérapeutiques (maintenir les mains et les pieds au froid, éviter le contact de l'eau chaude, le port de gants, de chaussettes et de chaussures trop serrées, etc.).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature