Cancers du sein et de la tête et du cou : des résultats importants avec Taxol

Publié le 01/07/2003

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Concernant le cancer du sein résécable en présence d'au moins une adénopathie axillaire, les résultats préliminaires de l'étude NSABP protocole B-28 confirment que Taxol joue un rôle important. Un allongement significatif de la durée de survie sans cancer est observé par l'ajout de paclitaxel au traitement standard. L'étude NSABP (National Surgical Breast and Bowel Project) protocole B-28, travail collaboratif entre le NIH et les Laboratoires Bristol-Myers Squibb, est un grand essai multicentrique mené chez 3 060 patientes. Elles ont été randomisées pour recevoir quatre cycles de chimiothérapie standard AC (doxorubicine et cyclophosphamide), soit donnée seule, soit suivie de Taxol. Une augmentation significative de la durée de vie sans maladie est observée. Toutefois, l'amélioration de la survie globale n'apparaît pas statistiquement significative, a noté le Pr Terry Mamounas (Canton, Ohio), principal investigateur.

Un aspect important de l'étude NSABP B-28 est que 86 % des patientes avaient du tamoxifène (toutes les patientes de plus de 50 ans et, avant cet âge, celles qui présentaient des récepteurs aux estrogènes positifs). Or, le bénéfice apporté par Taxol est identique dans tous les groupes, quel que soit le statut pour les récepteurs ER ou la prise de tamoxifène.
Concernant les cancers de la tête et du cou, une étude de phase III (conduite en Espagne) montre que l'ajout de Taxol au traitement standard entraîne une augmentation significative de la durée de survie sans tumeur et de l'inhibition de la progression tumorale. La nouvelle combinaison de Taxol avec le cisplatine, et le 5-fluoro-uracile (5-FU) apporte un avantage clinique qui se traduit par un nombre accru de patients capables de garder l'aptitude à la parole et à la déglutition.

Les organes de la phonation et de la déglutition

« La combinaison devrait bientôt devenir l'option thérapeutique standard dans les cancers de la tête et du cou localement avancés », a commenté le Pr Ricardo Hitt (Madrid), principal investigateur. D'autant que la tolérance reste acceptable, sans augmentation significative des effets secondaires avec le nouveau traitement.
L'étude de phase III a porté sur 383 patients souffrant d'un cancer de la tête et du cou déjà étendu aux tissus avoisinants lors du diagnostic, pour comparer la chimiothérapie standard (cisplatine et 5-FU) à la même combinaison associée à Taxol. Les personnes randomisées dans le groupe recevant la nouvelle combinaison ont eu une médiane de vingt-deux mois sans signes de progression de la tumeur, comparativement à dix-huit mois avec le régime standard. La progression tumorale est arrêtée chez 32 % des premiers versus 13 % des seconds (p < 0,000007). Les organes de la phonation et de la déglutition (pharynx et larynx) sont préservés chez 98 % des premiers et 76 % des seconds.
Taxol et un produit développé par les Laboratoire Bristol-Myers Squibb, très impliqués dans la recherche des traitements contre le cancer.

Les atouts de l'UFT, l'oxaliplatine orale

Le Pr Jean-Yves Douillard (Nantes) a présenté à l'ASCO un travail important sur le plan de la qualité de vie dans le cancer colo-rectal avancé. L'UFT, qui est de l'oxaliplatine orale, peut remplacer le produit donné par voie intraveineuse, avec des résultats équivalents dans le cancer colo-rectal avancé. « Fini les pompes, les sites implantables, les complications », a commenté le Pr Douillard. L'étude ouverte multicentrique chez 64 patients montre qu'avec Tegafox, qui est le nom de l'association thérapeutique UFT/leucovorine/oxaliplatine, on obtient une réponse thérapeutique chez 34 % des patients évaluables et une stabilisation de la maladie chez 50 %. Avec une tolérance améliorée :10 % de neutropénies, quasiment pas de toxicité sévère et une diminution des traitements concomitants pour effets indésirables. Tegafox étant peu émétisant, il n'est pas nécessaire de donner des corticoïdes ou un sétron, a commenté le Pr Douillard. Et, évidemment, 84 % des patients ont préféré le traitement oral, qui permet de plus une réduction des coûts.

Dr Béatrice VUAILLE