Lundi 16 mars en milieu d'après-midi après le second tour
"Je me demande ce que je vais faire de ma vie. Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu."
"Je ne pensais qu'à une seule chose : au coronavirus"
Après le second tour, Agnès Buzyn se retire du jeu "en raison de la situation sanitaire et dans les hôpitaux. C'est ma part de liberté, de citoyenne et de médecin. Depuis le début, je ne pensais qu'à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. j'avais peur à chaque meeting. J'ai vécu cette campagne de manière dissociée."
"J'ai vu la première ce qui se passait en Chine"
"Je pense que j'ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. j'ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j'ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein."
"Je n'ai pas eu la pression du président ni du Premier ministre" pour quitter mon ministère
"Ni Emmanuel Macron ni Edouard Philippe ne m'ont mis la pression. Mais je recevais des milliers de textos me disant : "Il n'y a que toi..." Je me suis dit que je n'allais pas laisser la République en marche dans la difficulté. Paris est un beau mandat. J'ai appelé moi-même le président pour lui dire que j'y allais. La politique, j'en rêvais depuis toujours. C'est dans l'ADN de la famille Veil. "J'aime les gens et quoi qu'on en dise, dans un ministère il y a une distance qui se crée. Je ne suis pas une politicienne, mais une professionnelle de l'intérêt général."
"Le risque de propagation du coronavirus est très faible"
Bien sûr, je n'aurais pas dû prononcer ces mots. Mais avant de partir du ministère, j'avais tout préparé, malgré une inertie.... Je n'ai plus de boulot. Je dis toujours :"Ministre un jour, médecin toujours." L'hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts."
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