Selon une étude de DREES, service statistique des ministères sociaux, près de 10 % des médecins libéraux (ou ayant une activité mixte) cumule emploi et retraite au 1er janvier 2018, soit 12 100 médecins. Depuis la suppression, en 2009, du plafond de revenu d'activité autorisé dans le cadre du cumul, le nombre de praticiens bénéficiaires du dispositif n'a cessé de croître puisqu'il a presque triplé en sept ans.
Cette étude corrobore les données de l'Atlas démographique 2 018 de l'Ordre national des médecins, dévoilé la semaine dernière. En comptabilisant tous les modes d'exercice (salarié, mixte et libéral), le nombre de médecins en cumul emploi retraite s'élève même à 17 373...
La poursuite d'une activité après 60 ans, en cumul ou non, est très fréquente chez les médecins libéraux. Jusqu'à 65 ans, les actifs sont même plus nombreux que les inactifs.

Entre 65 et 69 ans, 43 % des médecins libéraux exercent encore, mais en bénéficiant pour la plupart du cumul. « C'est à partir de 65 ans, âge de la retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés que le choix du cumul est possible pour le plus grand nombre », explique l'étude. En effet, pour bénéficier d'un cumul intégral, les médecins doivent avoir liquidé leurs droits à la retraite et être en droit de bénéficier du taux plein. Aussi, au-delà de 65 ans, près de 70 % des médecins encore en activité font ce choix du cumul.
Homme, spécialiste, secteur II
Les hommes recourent davantage au cumul emploi retraite (32 % de ceux âgés de plus de 60 ans en activité) que les femmes (28 %). Le choix du cumul varie fortement selon les spécialités et le secteur d'exercice. En 2018, près du quart des psychiatres libéraux en exercice ont fait ce choix contre près de 15 % des gynécologues et 6 % des anesthésistes et chirurgiens.
Le choix du cumul emploi-retraite parmi les actifs de plus de 60 ans dépend aussi du secteur de conventionnement : il est moins fréquent parmi les spécialistes convention- nés en secteur 1 (29 %) que parmi ceux installés en secteur II (38 %).
Autre enseignement : l'étude montre que les bénéficiaires du cumul emploi retraite maintiennent un revenu global moyen équivalent à ceux qui sont en activité (non cumulants).

Après environ quatre ans passés en cumul emploi retraite, ces médecins « cumulards » cessent leur activité en moyenne à 69,5 ans contre 65,1 ans pour les autres. La croissance du dispositif d’année en année entraîne donc un recul progressif de l’âge de fin d’activité des médecins libéraux, qui atteint en moyenne 67 ans en 2017.
La fin d’activité intervient plus tardivement pour les spécialistes dans les zones où ils sont nombreux à être installés, ainsi que pour les généralistes dans les zones de faible densité médicale. Paris se démarque, les médecins y prolongeant leur activité nettement plus longtemps qu’ailleurs.
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