Attention… top départ ! Examinée mercredi en Conseil des ministres, la grande loi santé du quinquennat Macron entamera mi-mars son marathon parlementaire. Ce texte reprend sans surprise les têtes de chapitre présentées en septembre par le chef de l’État. Refonte des études de santé, révision de la carte hospitalière et nouvelle organisation territoriale sont au programme.
Tout semble avoir été fait pendant la préparation de ce projet de loi pour éviter d’attiser la colère des professionnels. Pour autant, rien ne dit que cette « transformation du système de santé » passera comme une lettre à la Poste. Déjà, des maires et la Fédération hospitalière de France (FHF) ont déploré le manque de concertation. Les médecins sont crispés par le recours annoncé aux ordonnances. En dépit de belles intentions, de nombreuses questions restent aujourd’hui sans réponse.
Le numerus clausus est appelé à disparaître à la rentrée 2020, mais comment s’effectuera la sélection des futurs médecins ? Pourquoi les UFR déjà souvent à flux tendu augmenteraient à terme leurs effectifs de 20 % comme l’a annoncé Agnès Buzyn ? De même, la labellisation à l’horizon 2022 de 500 à 600 hôpitaux locaux – avec un recentrage sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptation – reste nébuleuse. Comment s’opérera ce virage et quelle sera la place des libéraux dans ce futur système ?
De nombreux autres points sensibles doivent être abordés dans les prochains budgets de la Sécu et les négociations conventionnelles, dont la diversification des modes de rémunération et le déploiement des communautés professionnelles territoriales en santé (CPTS) ou des assistants médicaux. Censées améliorer l’accès aux soins, ces évolutions font l’objet d’âpres discussions. Et provoquent de premières tensions. Refusant tout objectif chiffré de patients supplémentaires à recevoir en contrepartie du financement des assistants, les syndicats de médecins libéraux ont claqué la porte de la dernière séance.
Si l’enjeu est bien de mieux répondre aux besoins de la population, la profession refuse de le faire en sacrifiant la qualité de son travail.
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