Imagerie, espoirs thérapeutiques, intelligence artificielle... 

De nouveaux outils pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de DMLA

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Publié le 09/11/2017
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Crédit photo : PHANIE

Si certains comportements tels que le tabagisme peuvent favoriser la survenue de la DMLA, d'autres, à l'inverse, sont protecteurs.

« Les poissons gras (riches en oméga 3/DHA) consommés deux fois par semaine aident, par exemple, à diminuer le risque de survenue de la DMLA. Les aliments ayant des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, contenant des pigments caroténoïdes, lutéines et xanthines (choux, brocolis, épinards…) protègent également la rétine », précise le Pr Souied, président de la Fédération France macula, chef de service d'ophtalmologie du CHI de Créteil.

L'imagerie simplifie l'examen diagnostic

L'examen du fond d'œil, pratiqué chaque année, chez toute personne de plus de 50 ans, permet de déterminer l'état de la macula et donc, de diagnostiquer la DMLA de façon précoce. « Les progrès récents de l'imagerie maculaire nous permettent d'effectuer cet examen sans avoir à dilater la pupille du patient », note le Pr Souied. L'arrivée de nouveaux appareils d'imagerie ainsi que le développement de nouveaux logiciels et lentilles sur les appareils existants permettant, en effet, une meilleure visualisation des structures de l'œil, en particulier de la choroïde (tissu qui tapisse le globe oculaire entre la rétine et la sclérotique). « L'examen du fond d'œil nous permet de détecter les premiers signes de la maladie (dépôts sur la rétine, altération de l'épithélium pigmentaire…) et d'identifier le stade de la DMLA à un instant T. Grâce à cet examen, nous pouvons également connaître le risque d'apparition et d'évolution de la maladie à 5 ans. Cela nous permet de proposer des solutions au cas par cas pour limiter la progression des lésions », note le Pr Souied.

Des molécules en cours d'évaluation

Une fois la maladie diagnostiquée, l'objectif est d'en limiter les impacts négatifs et d'améliorer la qualité de vie du patient. « Dans le cas d’une DMLA exsudative, il faut instaurer le plus rapidement possible (en moins de 10 jours) un traitement par anti-VEGF par voie intra-vitréenne, quel que soit le niveau d’acuité visuelle initial », précise le Pr Souied. La maladie atrophique, quant à elle, ne dispose pas de traitements médicamenteux « mais de nouvelles molécules neuroprotectrices (et impliquées dans la voie alterne de la cascade du complément) sont, actuellement, en cours d'évaluation », ajoute le Pr Souied.

Rééducation, ETP et intelligence artificielle

Pour les deux types de DMLA (exsudative et atrophique), lorsque la baisse de l’acuité visuelle devient invalidante, une rééducation de la basse vision effectuée par une équipe multidisciplinaire (dont l’ophtalmologiste, l’orthoptiste et le médecin traitant) est nécessaire. « La rééducation de la basse vision s'effectue désormais par le biais des tablettes numériques qui sont pratiques car le patient peut les positionner comme il le souhaite et les emporter partout avec lui. L'éducation thérapeutique du patient est, par ailleurs, indispensable », confie le Pr Souied.

De fait, le patient doit être bien informé du caractère chronique de la DMLA nécessitant des examens ophtalmologiques réguliers. « Enfin, lorsque la DMLA est à un stade avancé (perte de la vision centrale), nous pouvons désormais mettre à disposition des patients de nouvelles solutions basées sur l'intelligence artificielle », assure le spécialiste. Il s'agit notamment de mini caméras que le patient peut accrocher aux branches de n'importe quelles lunettes. Lorsqu'il appuie sur la caméra, celle-ci lui lit (à haute voix, dans son oreille) ce qu'il a devant lui (livres, notices de médicaments, menus de restaurant…). « Ces caméras sont également capables de reconnaître des visages et d'indiquer au patient le nom de la personne qu'il a en face de lui. Ces dispositifs d'intelligence artificielle ne sont actuellement pas remboursés par la sécurité sociale mais, dans les années à venir, ils seront de plus en plus sophistiqués et utilisés chez les patients déficients visuels », conclut le Pr Souied.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9617