Parmi les éléments significatifs ayant contribué à l’évolution du statut des patients, il y a eu tout d’abord des sujets de santé publique comme l’affaire du sang contaminé et l’épidémie du VIH qui ont vu les patients se regrouper en réseaux, en associations, voire devenir partie civile dans des procès. Le patient y a revendiqué – en plus d’être objet de soin – d’être sujet de droit.
Ainsi, la loi du 4 mars 2002 (loi Kouchner) est née consacrant deux principes étroitement liés l'un à l'autre : le consentement libre et éclairé du patient aux actes et traitements qui lui sont proposés, et son corollaire, le droit du patient d'être informé sur son état de santé. Depuis, l’accès aux informations médicales par les réseaux informatiques et les pratiques de plus en plus connectées ont contribué à ouvrir la concurrence de l’autorité médicale. Une telle situation est déstabilisante pour le médecin qui croit sa légitimité fondée sur la connaissance des uns et l’ignorance des autres.
Le patient ne peut plus être tenu pour un ignorant. Notre ordonnance médicale ne tient plus lieu de commandement divin. C’est fini. Il faut éclairer leur savoir. Nous devons maintenant l’associer activement à la conduite du traitement et transformer une relation anciennement descendante en partenariat. Le patient « acteur », « informé », « expert », « partenaire », « autonome » voire « enseignant » s’est invité dans notre box de consultation. Tout l’enjeu d’aujourd’hui est de chercher à penser les conditions d’une relation partenariale médecin-patient après tant d’années de relation dite « patriarcale ». Pour faire face à̀ cet enjeu majeur, la clé réside dans la fameuse phrase du jour « libérer du temps patient ».
Espérons que les nouvelles réformes de la loi Santé 2022 nous permettront de retrouver le chemin de notre métier.
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