Voici un film qui intéressera autant cinéphiles qu’amateurs de danse contemporaine. Réalisé en 2016 par Frederik Stattin et primé dans plusieurs festivals, « Ingmar Bergman vu par les chorégraphes » a été tourné en Suède sur l’île de Fårö, dans le hangar d’aviation de Bunge et dans la demeure du cinéaste. Il donne carte blanche à quatre chorégraphes de la nouvelle vague suédoise : Alexander Ekman, Pär Isberg, Pontus Lidberg et Joakim Stephenson. Des quatre pièces dansées, c’est la performance d’Ekman, le plus en vogue, un magnifique solo sur un « Nocturne » de Chopin, qui séduit le plus. Mais il y a aussi beaucoup d’inventions dans les trois autres compositions, sur des musiques de Bach et Stefan Levin. Le documentaire en bonus montre les quatre artistes découvrant cette île merveilleuse et mythique et préparant leur travail (1 DVD et 1 BRD Bel Air Classiques).
EuroArts édite une sélection de courtes pièces du Français Thierry Malandain par sa compagnie le Ballet Biarritz. On retrouve ses célèbres « Après-midi d’un faune » et « Spectre de la Rose », « Estro », superbe chorégraphie sur Vivaldi, et des pièces plus rares, comme « Une dernière chanson », sur des chansons anciennes harmonisées par Vincent Dumestre, et « Silhouette », avec le magnifique Frederik Deberdt (1 DVD EuroArts).
« Ondine », dernier grand ballet de Frederick Ashton, fut créé en 1958 par Margot Fonteyn au Royal Ballet de Londres, dans de très esthétiques décors de Lila de Nobili. Son intérêt majeur, et ce qu’il en reste aujourd’hui, est la musique du compositeur allemand post-sériel Hans Werner Henze (1926-2012), qui dirigea l’orchestre à la création. Jugée très audacieuse, elle reste un support formidable à l’action et on rêve de ce qu'auraient pu en faire Neumeier (il a fait sa propre « Ondine », hélas sur une musique très quelconque) ou même Preljocaj. Car hormis les très beaux pas de deux entre la sirène et le chevalier (l’action suit le conte de Friedrich de La Motte-Fouqué à la lettre), la chorégraphie paraît bien fade et datée. Le Royal Ballet l’a toujours à son répertoire, mais les interprètes de cette reprise de 2009, Miyako Yoshida et Edward Watson, ne sont pas les plus charismatiques. L’interview d’Henze donnée en bonus remet la création dans son contexte (1 DVD Opus Arte).
« Les Indes Galantes » de Rameau est un opéra-ballet dont le livret contient assez de fantaisie et d’exotisme pour donner lieu à des réalisations souvent délirantes, comme celle d’Alfredo Arias en 1990 à Aix-en-Provence. Les chorégraphes s’en sont emparés plus récemment. On n’a pas été très convaincu par la version de Laura Scozzi (dirigée par Christophe Rousset) enregistrée à Bordeaux en 2014 (1 DVD Outhere). À l’Opéra d’État bavarois, longtemps forteresse de la tradition, c’est au chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui qu’on a confié la création munichoise de l’œuvre. Même avec des interprètes en majorité francophones, le résultat musical n’est pas remarquable, d’autant que la direction d’Ivor Bolton laisse beaucoup flotter les tempos. Mise en scène et chorégraphie déçoivent encore plus. Un grand débraillé politique, le livret de Louis Fuzellier étant adapté avec tant de liberté que l’on n’y comprend plus rien (1 DVD et 1 BRD Bel Air).
Citons aussi deux réalisations récentes. La très esthétique « Belle au Bois dormant », chorégraphie assez librement adaptée de Nacho Duato, captée au Staatsoper Berlin en 2015. Les costumes d’Angelina Atlagic sont magnifiques et Iana Salenko est une idéale Princesse Aurore (1 DVD et 1 BR disc Bel Air). Un autre spectacle original filmé en 2016 à Stockholm, le « Midsummer Night’s Dream » réalisé par Alexander Ekman, dont la pièce « Play » vient d’être créée avec beaucoup de succès par le Ballet de l’Opéra de Paris. L’action jubilatoire se réclame davantage de la tradition suédoise de la Saint-Jean que de la pièce de Shakespeare (1 DVD et 1 BRD Bel Air Classics).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature