La grossesse n’échappe pas aux effets délétères d’un déficit en vitamine D. Outre l’ostéoporose et le rechitisme, de nombreuses études ont mis en évidence ces dernières années l’importance de cette vitamine liposoluble dans des situations aussi diverses que le vieillissement, la sclérose en plaques ou encore le diabète. Cette fois-ci, ce sont les risques liés à une carence en cours de grossesse qui ont été précisés dans une vaste métaanalyse canadienne ayant inclus plus de 22 000 femmes. Trente et une études sur la période 1980-2012 ont été sélectionnées pour avoir évalué des risques spécifiques : diabète gestationnel (n=10), pré-éclampsie (n=9), vaginose (n=3), césariennes (n=2) et variables de naissance (n=10).
Les résultats sont sans appel. Une carence en vitamine D expose des risques augmentés : davantage de diabète gestationnel (+49%), de prééclampsie (+79%), de petite taille de naissance (+85%), mais aussi une tendance à la vaginose et au petit poids de naissance. En revanche, l’insuffisance en vitamine 25OH D ne semble pas avoir d’incidence sur le taux de césariennes.
Un seuil à définir
La grande difficulté de cette analyse repose sur la définition même de l’insuffisance en vitamine D, puisque les seuils étaient variables d’une étude à l’autre. Les chercheurs ont choisi de s’en tenir à deux seuils, l’un pour la grossesse, inférieur à 75 nmol/L (soit 30 ng/ml), l’autre pour la naissance, inférieur à 37,5 nmol/L (soit 15 ng/ml). Mais comme les auteurs le soulignent, il conviendrait de définir clairement ce qu’est un taux «normal» de vitamine D en cours de grossesse. La grande diversité des études sélectionnées, à la fois géographique, ethnique, diététique et anthropomorphique, permet de généraliser ces résultats et valide l’importance de la vitamine en cours de grossesse. Il reste désormais à s’assurer qu’une supplémentation en vitamine D diminue le risque de complications périnatales.
BMJ 2013; 346:f1169
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