Un phénomène transitoire

Des troubles de l’apprentissage en périménopause

Publié le 26/05/2009
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AU NOMBRE des ennuis apportés par le cap de la ménopause, une équipe de Los Angeles vient d’ajouter des troubles temporaires de l’apprentissage. Cet affaiblissement d’une capacité cognitive survient en pratique peu avant l’installation de la ménopause.

Le constat de l’équipe de Gail Greendale est tiré de l’une des plus vastes études menées sur ce thème. Elle a, en effet, porté sur 2 362 femmes, âgées de 42 à 52 ans, suivies pendant quatre ans. Pour être enrôlées, elles devaient avoir eu, au moins une fois, des règles dans le trimestre précédent. Trois types des tests ont été réalisés : rapidité de traitement de l’information, mémoires verbale et opérationnelle. Ils ont été proposés aux volontaires à quatre périodes : préménopause (cycles réguliers), début de périménopause (irrégularités menstruelles, sans aménorrhée de plus de trois mois), fin de périménopause (aménorrhée de trois à onze mois), ménopause installée.

La multiplication des tests.

Les résultats montrent que, au cours des deux tests de périménopause, les volontaires avaient une capacité d’apprentissage réduite par rapport aux deux autres périodes. En pratique, la vitesse de traitement de l’information s’améliore avec la multiplication des tests en préménopause, en début de périménopause et en ménopause installée. Mais les auteurs relèvent une baisse de performance en fin de périménopause. L’amélioration est alors égale à seulement 28 % de celle de la préménopause.

En ce qui concerne la mémoire verbale, les deux périodes de périménopause connaissent une baisse du potentiel d’amélioration. Elle est évaluée à 29 % de celui de la préménopause pour la période de périménopause précoce et à 7 % pour la fin de périménopause.

Ces données, constate l’équipe, concordent avec les plaintes cliniques enregistrées. Les patientes rapportent dans 60 % des cas des troubles mnésiques au cours de l’installation de la ménopause. Fort heureusement, les tests réalisés au cours de l’étude montrent également le caractère transitoire de ces difficultés.

Un rapprochement a été fait avec les traitements hormonaux. De fait, la prise d’estrogènes ou de progestérone avant la ménopause favorise la mémoire verbale et la vitesse de traitement de l’information. À l’inverse ces traitements sembleraient avoir une action plutôt négative sur ces deux items, une fois la ménopause installée, par rapport aux femmes non traitées. Un dernier résultat à interpréter avec précaution, insiste Gail Greendale.

Neurology, 26 mai 2009.

Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr