Signeront ? Signeront pas ? Les syndicats de médecins libéraux sont confrontés à un cruel cas de conscience. Doivent-ils parapher ou non l’avenant conventionnel sur les assistants médicaux dont la négociation vient de s’achever (lire p. 12) ? Leur tergiversation est compréhensible. Les organisations représentatives ont soutenu, dans un premier temps, ce nouveau métier d’auxiliaire de santé censé leur libérer du temps médical. Mais au fur et à mesure des négociations, ils ont déchanté.
Le financement consenti par l’Assurance maladie sera dégressif... et soumis à plusieurs conditions. Pour disposer d’une aide à l’emploi d’un assistant, les praticiens devront disposer d’une patientèle minimale (au moins 610 patients les ayant choisis comme médecins traitants). Les bénéficiaires devront avoir un exercice coordonné – le dernier projet soumis laisse planer l’ambiguïté sur l’obligation d’intégrer une communauté professionnelle territoriale de santé. Ils seront aussi tenus de prendre en charge les soins non programmés et surtout d’augmenter le nombre de patients. Deux de plus environ par jour, a précisé le patron de la Cnam qui refuse de parler de productivisme.
En dépit des quelques avancées obtenues (l’extension du dispositif à d’autres spécialités ou le financement possible d’un assistant pour un médecin en zone sous-dense...), les syndicats se retrouvent dans une position intenable. Redoutant un marché de dupes, une majorité de praticiens rejettent dorénavant le dispositif des assistants médicaux, 2/3 selon la consultation du SML et la récente enquête de Nhes-GPS (voir notre numéro du 22 mars).
Pour autant, à l’heure de la lutte contre la désertification médicale, les représentants de la profession doivent donner des gages au gouvernement, qui jusqu’à présent a préservé contre l’opinion publique la liberté d’installation des médecins. À un an des prochaines élections professionnelles, les organisations réfléchiront donc à deux fois avant de porter leur signature à cet accord, au plus tard le 15 juin. Au quotidien, les généralistes aimeraient bien d’un coup de main. Mais ils ne veulent pas d’un fil à la patte.
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