Don du sang : la journée mondiale pour booster les stocks estivaux

Publié le 12/06/2015

Crédit photo : S TOUBON

À l’approche de l’été où la collecte de sang entre traditionnellement dans le creux de la vague, l’EFS entend bien profiter de la Journée mondiale des donneurs de sang (JMDS) de ce 14 juin pour mobiliser le public. Le slogan de l’Établissement français du sang le clame : « Célébrons la vie. Donnons notre sang ». Ce rendez-vous annuel « peut paraître comme une sorte de rituel, mais c’est un moment important pour rassembler autour d’une grande cause », déclare François Toujas, président de l’EFS. La journée instaurée par l’OMS en 2004 est non seulement là pour remercier les donneurs mais aussi pour en recruter de nouveaux.

200 points de collectes

Le 14 juin 2014, avec 200 points de « collectes événementielles », l’EFS avait comptabilisé 17 804 dons de sang, 5 608 émanant de nouveaux donneurs. Pour la JMDS 2015, l’établissement espère faire encore mieux en renforçant le dispositif grâce à l’organisation de plus de 300 collectes de sang.

Pour subvenir toute l’année aux besoins de sang total, de plasma et de plaquettes, 10 000 dons sont nécessaires en moyenne chaque jour. Les conditions élémentaires d’accès au don du sang sont connues : il faut être âgé de 18 à 70 ans, peser plus de 50 kg, ne pas venir à jeun et, bien sûr, être reconnu comme médicalement apte au don par un médecin de l’EFS lors de l’entretien individuel préalable.

Entretiens infirmiers

Des évolutions sont d’ailleurs en cours au niveau de cet entretien « pré-don » qui pourrait être bientôt ouvert partiellement au personnel infirmier. Lancée depuis le 16 mars, une expérimentation incluant une centaine d’infirmiers volontaires est menée sur tout le territoire pour une durée de 18 mois. « L’EFS se pose la question du transfert d’une partie des entretiens vers les infirmiers dans un contexte de désertification médicale qui pourrait amener à un désert transfusionnel », indique François Toujas. L’objectif est de « repositionner le médecin dans son rôle d’encadrement » et d’améliorer la sécurité de la collecte « en dégageant du temps médical au niveau de certains donneurs qui pourraient poser problème », ajoute le président de l’EFS.

Cibler les jeunes actifs

Sur le 1,6 million de donneurs comptabilisés en 2014 (51 % de femmes et 49 % d’hommes), la moyenne d’âge se situe aux alentours de 45 ans. Cette journée mondiale est aussi l’occasion de cibler certaines classes d’âge de donneurs particulièrement en retrait, entre 25 et 39 ans. « Un vrai enjeu est de savoir comment fidéliser ces donneurs jeunes », souligne François Toujas, alors que le niveau de participation reste important chez les 20-24 ans. Dans ce contexte, l’EFS mise particulièrement sur ses « maisons du don », pour toucher davantage de jeunes donneurs actifs et urbains. Actuellement au nombre de douze, ces sites de prélèvements « nouvelle génération » implantés en cœur de villes sont conçus pour « démédicaliser » et « déshospitaliser » l’environnement de la collecte de sang, tout en proposant des horaires élargis.

Réduire les malaises

Enfin, pour optimiser la récupération des donneurs et limiter les malaises, en complément du prélèvement en position allongée, de la collation et des conseils d’hydratation, l’EFS étudie actuellement l’intérêt de la réalisation de contractions musculaires durant le prélèvement (au niveau des jambes et de la paroi abdominale), ainsi que le recours à une boisson isotonique. Selon une étude réalisée en 2014 auprès de 4 500 donneurs, ces actions conjuguées permettraient de réduire le risque de malaises de 30 %. Une réflexion est menée quant à la généralisation de ces approches. « Les malaises significatifs sont heureusement peu fréquents, de l’ordre de 1 sur 1 000. Et une fois tous les 10 000 dons, il existe des formes plus graves », précise le Pr Pierre Tiberghien, directeur scientifique de l’EFS.

Samuel Spadone

Source : lequotidiendumedecin.fr