Que peut-on attendre de l'Europe ?
Elle n'a pas de compétence particulière en matière d'offre de soins. En revanche même si je suis eurocritique, je lui reconnais un rôle dans le domaine de la santé publique au titre de la coopération entre les nations.
Quels ont été les échecs et les réussites de l'Union européenne au cours des cinq dernières années ?
Signalons le loupé de l'Europe lors de l'épidémie du virus Ebola dans le sillage de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce même retard a été observé pour le virus Zika. L'Europe paraît peu concernée par les régions ultra-périphériques au motif que deux pays seulement dont la France en possèdent. Déjà en 2013, l'épidémie liée au Zika qui avait frappé la Nouvelle-Calédonie n'avait soulevé aucun intérêt au sein des autorités sanitaires européennes. Pour le reste, on peut noter quelques velléités pour harmoniser certaines pratiques, notamment dans le partage des données.
Quel est votre regard sur les lobbies ?
Nous sommes extrêmement critiques. Les lobbies dans le domaine de la chimie et donc du médicament sont omniprésents à la Commission européenne avec une représentation permanente. Ils influencent le conseil des ministres européens, des députés. Il a été révélé comment des colloques de députés libéraux ont été subventionnés par des multinationales, des laboratoires, et bien sûr les agences. Sur les agents cancérogènes, il s'avère très difficile de fixer un taux maximal d'exposition. Quant aux vaccins, comment valider l'extension d'obligations en France de trois à onze vaccins sans vérification ? Avant 2018, l'Estonie était le seul pays qui avait instauré la vaccination obligatoire pour dix vaccins. Ailleurs, la contrainte pesait sur trois vaccins, jamais les mêmes d'ailleurs. Et pourtant au cours de la période, aucune épidémie n'a alors été recensée.
Il y a pourtant un consensus médical sur le bénéfice des vaccins.
Il n'existe pas. A-t-on mené les études de précaution qui ont justifié le passage à onze vaccins obligatoires ? Laissons les experts dire quelles sont les fake news.
Quel est le programme européen du rassemblement national sur les questions de santé ?
Nous défendons le principe de subsidiarité. Nous pensons que la France ou l'alliance des nations peut mieux faire sur certains dossiers que l'Europe. Des accords bilatéraux permettent également des avancées. L'Union européenne est persuadée d'être toujours plus performante que les nations. Notre programme reprend tout ce qui n'est pas contraignant comme la coordination des systèmes de protection sociale qui permettent de se déplacer lors de voyages au sein de l'Europe. En revanche, nous sommes contre ce qui limiterait le principe de la subsidiarité ou s'opposerait à nos choix de protection sociale tant dans le champ de la santé qu'en matière de retraite. Les menaces sont réelles.
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