CINÉMA
A tout seigneur tout honneur. Voici le deuxième épisode du « Seigneur des anneaux »*, d'après J.R.R. Tolkien, réalisé par Peter Jackson. Avec un petit problème : « les Deux Tours » commence à l'endroit précis où « la Communauté des anneaux » se terminait sans résumé des aventures précédentes. Rappelons donc que si l'anneau confié à Frodon le Hobbit (Elijah Wood) tombe entre les mains de son créateur maléfique Sauron, ce dernier pourra réduire le monde en esclavage et plonger dans les ténèbres la Terre du milieu ; une menace d'autant plus vraisemblable que Sauron, maître de la forteresse de Barad-dûr, a fait alliance avec le traître Saroumane (Christopher Lee) - c'est l'alliance des deux tours. Trois heures et une longue et très spectaculaire bataille pour un film qui se veut « plus sombre, plus intense mais avec aussi plus d'humour » que le précédent.
Et à part ça, quoi de nouveau ? Michel Deville, 71 ans. Avec « Un monde presque parfait »*, son 30e film, adapté du roman de Robert Bober « Quoi de neuf sur la guerre ? », il fête ses 50 ans de cinéma alors qu'il avait songé à arrêter après « la Maladie de Sachs ». « J'avais envie de raconter l'après-guerre, comment les gens sont revenus petit à petit à la vie », explique-t-il : nous sommes dans le quartier des tailleurs juifs à Paris l'été 1946 avec trois femmes, cinq hommes et quelques enfants qui essaient de réapprendre à vivre (avec Simon Abkarian, Lubna Azabal, Zabou Breitman, Clotilde Courau, Vincent Elbaz, entre autres).
Autre film français, celui de Guillaume Canet, à la fois réalisateur, acteur, coscénariste et coproducteur : « Mon idole »* est une fable sur l'ambition qui met en scène un chauffeur de salle pour une émission de télé réalité et un producteur de télévision aussi puissant que blasé (François Berléand).
On pourra aussi être tenté par « le Papillon » *, de Philippe Muyl, une comédie familiale dans laquelle une fillette de 8 ans (Claire Bouanich) donne la réplique à Michel Serrault, la rencontre de deux êtres en mal d'amour. Ou, dans un tout autre genre, par « le Loup de la côte Ouest »*, co-production franco-portugaise d'Hugo Santiago, d'après un roman policier de Ross MacDonald, dans laquelle on retrouve la belle Anna Mouglalis, découverte grâce à « Merci pour le chocolat ».
Anna Mouglalis est aussi dans « Novo »**, comédie sentimentale de Jean-Pierre Limosin, auteur de l'intéressant « Tokyo Eyes » : elle y tombe amoureuse d'un jeune homme (Eduardo Noriega) amnésique, qui vous oublie au bout de dix minutes.
Les amateurs de danse, eux, ont rendez-vous avec « Salomé »*, une fiction de Carlos Saura autour de l'histoire classique, avec Aida Gomez, qui mélange flamenco et danse classique.
Sicile et Amérique du sud
Pour commencer l'année, cap sur la Sicile avec «Respiro »***, d'Emanuele Crialese avec Valeria Golino : l'histoire d'une famille de pêcheurs vue à travers le regard d'un garçon de 13 ans et de sa mère, qui choque par son goût de la liberté. Envol pour l'Amérique latine avec « Dancer Upstairs »***, le premier film de John Malkovich comme réalisateur, à la fois politique et impressionniste : Javier Bardem, vu chez Almodovar, y incarne un policier qui traque le chef des révolutionnaires dans un dictature militaire sud-américaine (c'est inspiré du Pérou et du Sentier lumineux). Ou encore départ pour Jérusalem-Est avec « le Mariage de Rana »***, de Hany Abu-Assad, pour suivre une jeune Palestinienne qui doit retrouver celui qu'elle veut épouser avant le soir. A moins que l'on ne préfère rester en France avec le premier film d'un audacieuse trilogie imaginée par Lucas Belvaux : « Un couple épatant »***, avec Ornella Muti et François Morel, est une comédie dont on retrouvera les personnages dans un thriller, « Cavale », et dans un mélodrame, « Après la vie ».
Enfin, pour des sorties familiales et hollywoodiennes : « Hyper Noël »*, où l'on retrouve le héros de « Super Noël » (Tim Allen), qui doit cette fois trouver une épouse avant le 24 décembre, sinon il perdra son poste envié de Père Noël ; et une autre suite, « Spy Kids 2 »***, de Robert Rodriguez. Mais avant cela,
emmenez les plus jeunes (à partir de 5 ans) voir « l'Enfant qui voulait être un ours »*, un film d'animation de Jannik Hastrup, inspiré d'un conte inuit et bénéficiant d'une musique de Bruno Coulais : l'histoire, animée au crayon et au pinceau, d'un enfant élevé parmi les ours et qui ne se réadapte pas parmi les hommes. Et si nous hibernions tous dans les salles de cinéma ?
* Sortie aujourd'hui.
** Sortie le 25 décembre.
*** sortie le 1er janvier.
Pour sourire
Parmi les films récemment sortis, beaucoup méritent le déplacement, notamment les comédies. Comme « C'est le bouquet », une comédie subtile et déroutante, très écrite, de Jeanne Labrune avec une Sandrine Kiberlain pleine de fantaisie et une Dominique Blanc dans un superbe numéro. Pour sourire aussi, « Embrassez qui vous voudrez », la comédie de murs de Michel Blanc avec des acteurs qui se régalent. Ou, venus d'Outre-Manche, « Pour un garçon », pour le charme décalé de Hugh Grant, et « Joue-là comme Beckham », pour l'inénarrable choc des cultures britannique et indo-pakistanaise.
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