ON APPLAUDIT les acteurs, François Berléand en tête.
On est toujours en porte-à-faux lorsque l'on doit, dans les colonnes d'un journal spécialisé, évoquer une pièce dont le sujet concerne directement le lectorat premier. Pas gênant lorsqu'il s'agit du « Malade imaginaire », voire de « Knock ». Plus difficile avec « l'Arbre de joie » car on a quelque mal à trouver vraisemblable cette intrigue ficelée hâtivement et dont le développement repose sur un double mouvement : le chemin de guérison d'une patiente qui a une espérance de vie de trois mois selon la médecine classique, et le grand patron d'un service de cancérologie qui ose des recherches nouvelles et qui, lui, chemine, conscient, vers la mort.
Quand bien même cette histoire et ces personnages auraient à voir avec la réalité – après tout, on sait bien que la vie et la science sont parfois incroyables – on ne peut prendre comme autre chose qu'un divertissement « l'Arbre de joie ». On n'est pas convaincu par la qualité assez faible de l'écriture et de la construction de la pièce qui en appelle à de sérieux clichés. Le médecin est une femme étrangère qui attend que ses diplômes soient reconnus (Marie Parouty), et qu'elle ait le droit de vraiment exercer, d'ouvrir un cabinet. Elle a un enfant qu'elle élève seule. Elle a eu autrefois une aventure avec le patron (François Berléand). Elle s'amuse avec le nouvel interne (François-Xavier Demaison). Si ce ne sont pas des poncifs, cela !
Le nouvel interne. Il vient de Marseille. Le grand patron se méfie. Il va être conquis. La malade (Marushka Detmers) ? Elle a la minceur désarmée de ceux qui ont combattu des années. Six ans. Lassitude. Elle a aussi un enfant qu'elle élève seule.
Voilà l'histoire. On vous passe les détails très importants pour qu'il vous reste un peu de bonheur dans la découverte. On l'a dit, les comédiens sont bons, Berléand ours bourru et profondément humain, soucieux de reconnaissance médiatique mais d'une probité sincère, et audacieux dans sa recherche ; Demaison, généreux et simple, grand médecin, amoureux de sa patiente, qui brave toute règle, loi, raison pour tenter quelque chose plutôt que rien ; Parouty, jeu net et sensible ; Detmers, si fragile qu'on la croirait concernée au plus profond, vaillante et juste. Du beau travail de comédiens mais le sujet aurait mérité des développements plus puissants. La médecine, les médecins le méritent, semble-t-il...
La Gaîté-Montparnasse, du mardi au samedi à 20 h 30, matinée samedi à 18 heures (01.43.20.60.56). Relâches les 15, 17, 23, 24 mai. Dernière le 26 mai. Durée : 1 h 20 sans entracte.
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