Édition spéciale Diabétologues-Endocrinologues

Editorial - La complexité : caractéristique et fierté de notre spécialité

Publié le 16/12/2013
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Dans ce numéro, il est fait une place à l’avenir de notre profession vue sous l’angle de la pratique libérale et réitéré le souhait d’une plus juste rémunération pour les patients complexes. Il est vrai qu’à la lecture de différents contributeurs, on ne peut que remarquer combien notre spécialité foisonne et doit affronter des situations ou des patients complexes. Complexes, mais passionnants !

L’avenir est prometteur, si l’on en juge par les avancées considérables qui sont annoncées, années après années, dans ce numéro Spécialistes. Qu’il s’agisse de l’endocrinologie du diabète ou de l’obésité, de pédiatrie ou de médecine de l’adulte, l’approche des patients requiert la parfaite maîtrise de bases fondamentales de plus en plus subtiles : et ce jusqu’à des préoccupations psychologiques, organisationnelles et sociétales, en passant par une clinique riche, y compris au sens de son humanisme. Pathologies peu fréquentes ou de masse : même si nous avons tous nos préférences et orientations, la discipline doit être considérée dans son ensemble.

Et nous devons faire en sorte que, dans les hôpitaux, les universités et les instances nationales, toutes ces valences soient prises en compte... Et que l’entente règne, puisque, au plan hospitalier, le poids est aujourd’hui jugé à l’aune de la tarification, et celle-ci ne nous est guère favorable. Même problématique au niveau de l’exercice libéral, souvent sous-estimé et en concurrence – à tort – avec la médecine générale.

On doit seulement regretter la relative prise de distance de la nutrition, dont les thèmes forts sont pourtant aussi les nôtres, quoi qu’il soit affirmé. Cela n’aura échappé à personne, si « l’individualisation » est le maître mot aujourd’hui, dans ce domaine mieux vaudrait ne pas trop s’en réclamer. Notre spécialité revendique la reconnaissance de la « complexité », là où d’autres s’en plaindraient. Pas nous ! Nous l’aimons et aimons la résoudre. Nous avons même choisi cette discipline pour cela.

CHU et université J.-Fourier, Grenoble.

 Pr Serge Halimi

Source : Bilan spécialistes