Le groupe d’endoscopie de langue française (Gelf) a été fondé en 2001. C’est un des groupes de travail de la Société de pneumologie de langue française, la SPLF. Il fédère les pneumologues francophones impliqués dans l’endoscopie thoracique, bronchique ou pleurale et prêts à s’investir pour partager leurs expériences, faire progresser les connaissances théoriques et les pratiques. Depuis 18 ans maintenant, les membres du Gelf ont animé de nombreuses conférences et congrès et ont réalisé de nombreuses recherches multicentriques dans le domaine de l’endoscopie respiratoire. Il fallait faire encore mieux car beaucoup de choses ont changé.
L’endoscopie respiratoire est maintenant l’image forte de la pneumologie interventionnelle : technique, connectée, en progrès permanent. Elle explore des domaines de plus en plus vastes : non seulement les bronches centrales mais aussi le poumon tout entier, du médiastin à la plèvre. Elle investit de nombreux domaines de la pathologie respiratoire : la cancérologie – avec des prélèvements de plus en plus complexes –, la BPCO avec les traitements de l’emphysème, l’asthme avec la thermoplastie, les greffes pulmonaires avec la réparation des anastomoses défaillantes ou encore les fibroses avec les cryobiopsies. Et demain sans doute, une approche curative des petits nodules pulmonaires cancéreux.
Les exigences ont aussi progressé, il y a plus de règles et de contrôles, une demande d’efficience, d’évaluation des risques ou de maîtrise des coûts. Pour répondre à nos tutelles, il faut fournir des données nationales, connaître la morbimortalité de nos interventions et évaluer l’expertise de nos membres. Apporter des données chiffrées globales et fiables permet aussi une recherche de qualité sur de grands effectifs et met en lumière le poids et l’importance de la pneumologie interventionnelle en France.
Un objectif d’exhaustivité
Rien n’était possible jusqu’à présent. La solution, nous venons de la mettre en place, c’est Epigelf. Cette base de données a été lancée il y a juste trois mois lors du congrès de pneumologie CPLF à Marseille fin janvier 2019. Elle est inspirée de celle mise en place par nos collègues chirurgiens thoraciques (Epithor), qui a montré toute sa force pour défendre leur spécialité et constituer un formidable outil pour la recherche et l’enseignement. Notre base est toute aussi rigoureuse, officielle, contrôlée et respectueuse des libertés sous la surveillance de la CNIL.
Pour le groupe Gelf comme pour la pneumologie, le défi est de taille. Il faudra l’implication de tous et un recueil le plus exhaustif possible des données de chaque geste. Nous avons débuté par une situation simple : le recueil des gestes de bronchoscopie rigide en cancérologie. Il y a peu de centres de bronchoscopie interventionnelle en France et ils sont motivés, nous pourrons ainsi faire nos preuves.
De fait, nous pouvons affirmer dès aujourd’hui que le pari est réussi : en 2 mois, 16 centres de bronchoscopie interventionnelle français ont inclus ensemble plus de 100 patients dans la base Epigelf. Et ce n’est qu’un début. Tous les centres français nous rejoindront petit à petit et rentreront leurs données dans Epigelf.
D’autres registres vont se mettre en place. On peut citer par exemple les cryobiopsies, les valves dans le traitement de l’emphysème, les ponctions pulmonaires échoguidées ou l’échoendoscopie du médiastin… Epigelf est maintenant un bel arbre respiratoire en croissance qui va rapidement nous offrir ses fruits.
Président du Gelf (CHU Saint-Étienne)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature