Véritable carrefour entre les mondes slaves et balkaniques, ilot de latinité qui fait, depuis 2007, partie de l’union européenne, la Roumanie et sa capitale Bucarest, autrefois appelé « le petit Paris de l’orient » mérite d’être mieux connue.
Capitale sage, presque un peu stricte, elle cache bien son jeu. Le soir venu, toute une jeunesse - et des moins jeunes - bien décidée à s’amuser, se retrouve dans le centre-ville où résonnent jusque tard dans la nuit des flots de musiques s’échappant des bars. Dans certains restaurants, entre la ciorba (soupe aigre) et la salata de vinete (purée d’aubergine) ou les carnatji (saucisses épicées), arrosés d’agréables vins roumains (surtout de Moldavie) ou de bière, les dîneurs n’hésitent pas à participer à des danses folkloriques ou modernes au son d’orchestres déchaînés.
Et puis on file en Transylvanie. Ancienne province de l’empire austro-hongrois, « le pays au-delà des forêts », au centre-ouest du pays est délimité par les splendides montagnes des Carpates. C’est le pays des châteaux et des églises fortifiées innombrables jusque dans les plus petits villages car elles permettaient jusqu’au début du siècle dernier, de stocker lard fumé, fromages de brebis, légumes… Mais aussi le pays des légendes et des animaux sauvages un peu exotiques pour les Européens : des ours (6000 environ), des loups et, depuis peu, une centaine de bisons. Ses villes phares sont : Brasov, Sighisoara et Sibui qui est justement notre première étape.
Dans les yeux de Sibiu
Fondée par des colons allemands au XIIe siècle, la cité médiévale de Sibui, a eu sont heure de gloire en 2007 lorsque, conjointement avec le Luxembourg, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture. C’est d’ailleurs le lieu d’un célèbre festival annuel qui compte dans le monde du théâtre.
Remarquablement rénovée en son centre historique, elle offre une caractéristique remarquable : la plupart des toits de la ville sont parsemés de lucarnes allongées en forme d’amandes. Ce sont « les yeux de Sibiu », qui permettent d’obtenir une bonne aération des greniers. C’est tout à fait spectaculaire. En contrebas, filent des ruelles pavées bordées de façades joliment colorées. Et, entre la ville haute et la ville basse, arrêt-sourire sur le pont des mensonges où les jeunes amants venaient faire leurs premiers serments. D’où son nom, bien sûr…
À Sibiu, on fait du ski l’hiver et des randos l’été le long de chemins qui se perdent dans les montagnes alentour. L’ambiance est décontractée, avec beaucoup de touristes allemands qui déambulent sur les Piata (place) Mica et Mare et sur la rue Nicolae Balcescu, devenue piétonne l’été, à la recherche d’un restaurant avec terrasse, d’un café ou d’une bonne glace.
Sighisoara la médiévale
Avec en toile de fond des montagnes verdoyantes, la route est bonne pour Sighisoara. Même si, curiosité locale dans ce pays fortement agricole et pas totalement entré dans la modernité du XXIème siècle, il n’est pas rare de croiser des charrettes transportant du foin et tirées par des chevaux avec, dans les pâturages, de grands troupeaux de moutons gardés par un berger débonnaire et un chien autoritaire. Les petites maisons qui bordent la route sont en général très colorées, de taille modeste avec un petit jardinet et des clôtures souvent très travaillées.
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Sighi?oara est bordée par la rivière Tarnava Mare. Sa cité médiévale domine la ville et, là encore, la rénovation est remarquable avec ses maisons colorées aux enseignes en fer forgé, ses ruelles pavées et ses lampadaires aux armes de la ville. Tout concourt à créer ici une ambiance chaleureuse et conviviale.
Et voici Dracula
Si le château de Bran - aujourd’hui peu meublé - où aurait soit disant vécu le comte Dracula, n’est qu’à une poignée de kilomètres, c’est ici, à Sighi?oara, que serait né le futur Vlad l’Empaleur qui inspira le personnage et la légende du plus célèbre vampire.
Au premier étage d’une brasserie, non loin de la tour de l’horloge, dans une pièce plongée dans l’obscurité, un homme est allongé dans un cercueil, habillé de rouge et noir, chapeau haut de forme sur la tête. C’est Dracula ! Tout à coup il se redresse à la grande frayeur des touristes japonais qui se demandent quand même très vite - et nous aussi - s’ils ne se sont pas fait avoir par cette attraction un peu ridicule. Mais passer un moment à se promener nez en l’air dans cette petite ville bien vivante est particulièrement agréable.
Pas d’office de tourisme en France. Site internet : www.roumaniatourism.com
Pas de visa. La carte d’identité suffit.
Compagnie d’aviation roumaine : Tarom : 0147422542 . www.tarom.ro
T.O : Pouchkine Tours : www.pouchkine-tours.com. Brochure spécialisée de vingt pages avec quatre circuits très complets de 8 à 12 jours permettant une belle découverte du patrimoine du pays.
Guides : Le Petit Futé, 528 pages, très complet et le Lonely Planet ( qui traite aussi de la Bulgarie) qui fourmille d’infos originales. 1re édition, 524 pages 22 euros.
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