Brève

Expo politique

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Publié le 11/05/2017

visuel Macron mutualité
Crédit photo : GARO/PHANIE

Au cours de cette longue marche depuis l’Elysée jusqu’au Louvre et retour, Emmanuel Macron aura-t-il eu le loisir de visiter l’exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre qui triomphe à Paris sous la Pyramide ? Contre toute attente, les tableaux de Vermeer, peinture modeste, seraient une réponse politique et esthétique de la Hollande, alors le pays le plus riche au monde à l’art de la Cour, déployé par la France de Louis XIV par exemple, son exact contemporain. En tout cas, en France, quel que soit le discours si modeste soit-il d’un nouveau président, le décor doit être empreint de majesté, glorieux où un homme à la faveur d’une élection se transforme en monarque républicain. Comme par magie, une nouvelle page d’histoire serait ouverte et tous les maux d’un pays en passe d’être vaincus. Faut-il pourtant rappeler que la France danse sur un volcan ? Même si la santé est bien dans ce tremblement de terre en cours l’un des seuls secteurs qui résistent à cette faille géologique. Tout doit changer… sauf le système de protection sociale. François Fillon peut en témoigner depuis son renoncement. Qui se souvient d’une seule idée originale avancée par les onze candidats dans le champ de la santé ? Un taux d’Ondam à 2,3 %, un plan d’investissement de cinq milliards d’euros et un plafond à 50 % dans la part de la T2A dans le budget des hôpitaux constituent la feuille de route des cinq ans à venir en matière de santé. Un peu court pour répondre au tsunami qui menace bel et bien l’écosystème français de santé. Les peuples inventent-ils encore leur avenir en accomplissant leur devoir électoral ? Dans cinq ans, on verra si les premiers pas d’Emmanuel Macron au Louvre comme président ont ouvert la voie à un tableau d’histoire, style le plus noble au XVII^e siècle et adopté à la fin de sa vie par Vermeer, ou relèvent d’un genre inépuisable, la comédie du pouvoir, drôle et dérisoire à la fois.