IL FAUT LIRE les « Dix petites pièces philosophiques » de Giacomo Leopardi. Il faut les lire dans la traduction de Michel Orcel, qui sert de base au spectacle miraculeux que nous propose aujourd'hui Jacques Nichet. Mais il faut, d'abord, courir à Bobigny pour assister à l'une des représentations du spectacle intitulé « Le Commencement du bonheur ». C'est l'un des plus beaux spectacles que l'on puisse voir en ce moment. Il est simple et sublime. Il est profond et léger. Il est magistral et modeste.
Il se joue à trois plus huit. Un choeur de jeunes filles qui sont des momies qui chantent. Et trois protagonistes. Un homme qui joue les sages et chenus, c'est Jacques Nichet lui-même. Un acteur débutant et doué, qui s'adresse à nous et commente finement. Deux comédiens superbes. Lui, qui peut jouer le Soleil, et on y croit. Quentin Baillot. Elle, exceptionnelle jeune actrice, formidable de finesse, Sabrina Kouroughli.
Des saynettes, de courtes histoires, des contes. Mis en scène magistralement par Jacques Nichet avec l'appui essentiel du scénographe Philippe Marioge et de toute l'équipe artistique. C'est artisanal et sophistiqué, cela date des débuts de théâtre et cela montre son avenir. Musique, son, lumières, costumes, tout se donne sous le signe de la perfection.
On rit, on est ému, on apprend, on découvre, on s'émerveille, on a les larmes aux yeux, on s'amuse. On applaudit. On est au théâtre dans la célébration même du théâtre et de la pensée. C'est le théâtre selon Leopardi et Nichet. A voir d'urgence.
MC93 de Bobigny, à 20 h 30 du mardi au samedi, le dimanche en matinée. Jusqu'au 16 avril. Durée : 1 h 20 (01.41.60.72.72). www.mc93.com
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