L E Fonds d'assurance formation de la profession médicale (FAF-PM, « banque » de la FMC) s'apprête à relancer les actions de formation scientifique, alors que, ces dernières années, il finançait essentiellement des séminaires d'anglais médical et d'informatique.
« Le FAF-PM avait un handicap important, explique le Dr Jean Gras, président de son conseil de gestion. Du fait de la disparition du CNFMC (Conseil national de la formation médicale continue, NDLR) , nous n'avions pas de groupe d'experts pour la validation pédagogique et scientifique des projets de FMC. »
Le conseil de gestion du FAF-PM palliera ce handicap le 31 janvier en désignant son propre groupe d'experts indépendants (composé de douze membres titulaires et de six suppléants), à partir de la trentaine de candidatures proposées par les syndicats gestionnaires du fonds (CSMF, SML, MG-France et SML).
On peut se demander si la relance soudaine des séminaires de FMC scientifiques n'est pas liée au contentieux qui oppose depuis six mois le FAF-PM au groupe national de contrôle de la formation professionnelle du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (« le Quotidien » des 13 et 18 décembre 2000). Ce dernier a reproché en effet au FAF-PM d'avoir dépensé moins de la moitié de ses ressources pendant l'exercice 1999 et lui a donc demandé de reverser le reliquat, soit 17 millions de francs au Trésor public. Le FAF-PM a sollicité l'annulation du reversement auprès du ministère, qui, pour l'instant, n'a pas donné de réponse. En finançant des séminaires scientifiques de FMC, le FAF-PM ne pourrait-il échapper à ces reversements ?
Le Dr Gras affirme pour sa part que la nouvelle campagne de formation scientifique a été décidée par le FAF, indépendamment de ses déboires financiers. « Le monde ne s'est pas fait en un jour. Les années précédentes, nous avons suivi d'autres pistes, notamment celle du financement de travaux de recherches menés par sept associations sur l'évaluation des besoins en FMC », souligne le président du conseil de gestion du FAF-PM.
Le fonds n'a pas encore décidé quelle part occupera la FMC scientifique dans son budget annuel de 25 millions de francs. « Cela dépendra des dossiers que nous avons reçus au terme de notre appel à projets », précise Jean Gras. Le choix des thèmes a été laissé à la libre appréciation des associations de FMC, « en fonction des besoins ressentis sur le terrain ». Comme l'appel à projets vient tout juste d'être clos, le conseil de gestion du FAF-PM attribuera au cours du premier trimestre 2001 un certain nombre de financements aux structures de FMC dont les projets de formation auront été retenus.
Le FAF-PM handicapé ?
Autre nouveauté cette année : d'ici cinq ou six mois environ, les médecins généralistes conventionnés pourront suivre des sessions de formation financées soit par le FAF-PM, soit par l'organisme gestionnaire de la formation professionnelle conventionnelle (FPC). Or la FPC présente l'avantage d'indemniser les généralistes libéraux pour leur manque à gagner à hauteur de 1 725 F par journée de formation (dans la limite de quatre journées par an, voire six pour les médecins référents). La seule indemnité accordée par le FAF-PM est un forfait de 850 F par journée de formation destiné à payer les frais de formation mais non à indemniser le médecin pour son manque à gagner. Une telle différence de traitement ne risque-t-elle pas de détourner les praticiens des séminaires scientifiques organisés par le FAF-PM ? « Nous nous battrons sur le terrain de la qualité car il est évident que nous sommes handicapés sur le plan financier, reconnaît le Dr Gras. Mais les médecins seront sans doute sensibles au fait que le FAF-PM représente leur argent, géré par des médecins qui n'ont aucun compte à rendre aux caisses. »
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