« Je suis entre la tristesse et l'espoir... nous sommes face à un desert technologique », lance dès l'entame l'animateur, Guy Vallancien, connu pour son franc-parler. Et d'égrener la liste des technologies innovantes présentes sur le marché et provenant de sociétés étrangères.
Experts pas vraiment experts
S'agissant des barrières à l'innovation, selon Claude Evin, ancien ministre de la Santé, « la législation a été renforcée suite à l'affaire Mediator par Xavier Bertrand. Cette décision a été prise dans un emballement médiatique. Parfois les experts qui sont liés à des industriels ne peuvent pas siéger dans les commissions. » Et de pointer du doigt les "experts" sans conflits d'intérêt, mais pas vraiment experts. « Et si l'on veut changer cela au niveau politique, il va falloir réassumer le débat sur cette question des conflits d'intérêt, afin de les reporter ensuite dans le débat politique, pour faire changer les choses. » Ce à quoi répond Guy Vallancien : « Je suis en lien partout, et avec des conflits d'intérêts. C'est simple, quand je dois assister à une commission dans laquelle j'ai un lien, je me retire. »
Coup de pied dans la fourmillière
Quant à Catherine Deroche, sénatrice LR, elle souligne la lourdeur réglementaire : « Les procédures ne sont pas adaptées à l'innovation ». Selon elle, on pêche par un excès de précaution de l'ANSM, d'évaluations de la HAS qui sont réalisées sous la peur des conflits d'intérêt. Elle appelle à un « coup de pied dans la fourmillière » et à une modification radicale du rôle des Agences dans l'évaluation. Guy Vallancien enfonce le clou et se plaint « des Agences qui se multiplient et ralentissent la production des petites boîtes ».
Approche coût/bénéfice
Quant à Paul Christophe, député UDI, il propose une programmation budgétaire pluriannuelle afin de dégager une meilleure prospective. Et défend une approche coût/bénéfice du secteur de la santé, résumant cela simplement : une personne soignée contribue de nouveau à la solidarité collective. En outre, en guise de remède, il propose de « contractualiser et d'évaluer a posteriori pour voir si les objectifs sont rendus ». Car le délai pour obtenir l'AMM est toujours de 500 jours, ce qui positionne la France à la 23e place sur 27, derrière la Bulgarie. Et de pointer l'extension des ATU validée dans la loi fin 2018, mais dont le décret n'est sorti que fin août 2019. Reste à voir dans le détail les modalités exactes du décret dans l'application.
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