« Les compagnies d’assurance, quelques grands journaux, certains jugements plus que sévères d’une magistrature envieuse, ont bien essayé de ternir par quelques cas minimes isolés l’honneur global de la profession médicale. A ces cymbaliers de quelques défaillances, il est aisé de répondre, en leur démontrant, par des faits et par des dates que, de tout temps, la caste des médecins a été l’une de celles tenant le plus haut le devoir et l’héroïsme professionnels : la liste modeste et glorieuse des noms gravés sur le monument de Puech, dans la cour de l’Hôtel-Dieu en est l’exemple.
En 1839, l’interne Bivon, faisant une autopsie, se pique. Le lendemain, le malheureux, voyant son bras enflé et sachant la suite ordinaire de ces accidents, se couche résigné, fait son testament et meurt deux jours après.
Clozel de Boyer, Cossy, Herbelin sont morts de diphtéries prises au lit du malade ; Rochet est mort de la morve. Cullerier perd l’œil droit, atteint par une goutte de pus d’un bobo qu’il ouvrait ; Louis Thuillier meurt du choléra pris à Alexandrie et Lazear de la fièvre jaune aux Antilles.
Tout le monde connaît le dévouement des médecins militaires, tels que le baron Larey ou Desgenettes ; celui des médecins coloniaux, des médecins de clinique ou de laboratoire : Le Goff transfusant son propre sang ; le vétérinaire Decroix mangeant de la viande de cheval farcineux, bouillie, rôtie et crue ; Schaudinn succombant à ses expériences sur lui-même à propos des amibes de la dysenterie ; Maisonneuve, Klingmuler, Baermann s’inoculant l’avarie ; et mille autres dans toutes les variétés de maladies infectieuses dont il serait trop long d’énumérer les noms.
Quand une profession présente, toujours présenté et présentera toujours (car le passé répond de l’avenir) un pareil martyrologe, on peut se dire que ceux qui la pratiquent ont du cœur au ventre et le dévouement dans le sang. Les piaillements des compagnies d’assurance, les potins de journalisme et les exagérations juridiques, quand, par hasard, l’un de nôtres y prête le flanc, passeront… Mais notre héroïsme professionnel restera car il n’est pas un de nous qui, dans son for intérieur, ne soit fier d’être “médecin” »
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