« LE MIRACLE est arrivé le 27 décembre 2010, nous avons reçu une impulsion artérielle de la part du corps décideur qui a irrigué tout notre tissu, le cœur de la chirurgie ambulatoire renaît ». À travers cette métaphore médicale, le président de l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA), Jean-Pierre Triboulet, a tenu à rendre compte, en ouverture de la « Journée nationale » de son organisation, de l’électrochoc que représente la circulaire ministérielle du 27 décembre relative aux perspectives de développement de la chirurgie ambulatoire. Le texte, signé par la directrice générale de l’offre de soin (DGOS), Annie Podeur, reconnaît en effet ce mode d’intervention comme « une priorité nationale » et « un levier majeur d’amélioration et de structuration de l’offre de soins ».
S’inscrivant dans cette dynamique, plusieurs spécialistes se sont prononcés en faveur de « la fin de l’alternative », comme le réclame Jean-Patrick Sales, ex-président de l’AFCA, et actuel conseiller de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot. Selon ce chirurgien, la logique binaire qui sépare chirurgie classique et ambulatoire a vécu. Pour mettre un terme aux freins culturels et organisationnels, il faut considérer l’ambulatoire comme un mode de prise en charge central qui répond à de nouveaux besoins dans une société en mutation, marquée par le vieillissement et la dépendance.
De la marge au centre, l’enjeu pour la chirurgie ambulatoire est d’être un levier d’amélioration des performances. Selon le Dr Gilles Bontemps, de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé (ANAP), elle devrait demain représenter 80 % des actes chirurgicaux, impliquant ainsi une nouvelle conception de l’hôpital : « Le lit ne sera plus l’unité de mesure, ce seront les flux ».
L’optimisme est donc de mise. Même si les marges de progrès sont énormes. « Beaucoup de praticiens estiment que la chirurgie ambulatoire se limite à 17 actes et reste coûteuse », déplore Martine Aoustin, directrice de l’Agence régionale de santé du Languedoc-Roussillon.
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