« Le mal principal de Pantagruel, le mal à l’estomac, ne céda pas au traitement chirurgical qui fut énergique car on lui fit prendre “ quatre quintaulx de scamonée colophaniacque, six vingt et dix-huit charretées de casse, onze mille neuf cens livres de rheubarbe, sans les autres barbouillemens ”. Pantagruel, il faut l’avouer, avait, après tel traitement quelque droit d’avoir le cœur un peu barbouillé.
Le conseil des médecins décida alors d’intervenir chirurgicalement et voici le procédé ingénieux qu’ils employèrent et que nous avons cherché en vain dans le traité récent de M. Doyen, de Reims, sur la chirurgie de l’estomac. Les opérateurs se logèrent dans “ seize grosses pommes de cuivre, plus grosses que celle qui est à Rome à l’aiguille de Virgile, en telle façon qu’on les ouvrait par le milieu et fermait avec un ressort ”. Le petit-fils de Grandgousier les avala comme de petites pilules.
Une fois dans l’estomac, munis de lanternes, les ouvriers ainsi avalés “ attaquèrent hardiment au pic, à la pelle, une montjoye d’ordure ” et “ finirent par la “descrocher ” et la conscience satisfaite “ quand tout fut bien nettoyé », ils regagnèrent leurs boules que Pantagruel d’un hoquet expulsa de son estomac guéri. Quant à ces pilules d’airain “ en avez une en Orléans, sur le clocher de l’église Sainte-Croix ”, affirme Rabelais. Ne connaissant pas Orléans, nous laissons au lecteur le soin de confirmer les dires de Rabelais et de faire, s’il le juge utile, une enquête médico-historique sur le clocher de Sainte-Croix. »
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