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Dossier

La formation des professionnels, un facteur protecteur 

Par Elsa Bellanger - Publié le 07/01/2019
La formation des professionnels, un facteur protecteur 

Formation attack
SEBASTIEN TOUBON

Les troubles de stress post-traumatiques (TSPT) n'épargnent pas les intervenants mobilisés après une attaque terroriste (forces de l’ordre, sapeurs-pompiers, associatifs de la protection civile, médecins ou infirmiers).

Ces derniers pourraient toutefois en être préservés grâce à des formations préalables aux risques psychosociaux et aux conséquences psychologiques. Cette conclusion ressort d’une étude (1) menée dans la suite des attentats de 2015 à Saint-Denis, sur les terrasses de cafés parisiens et au Bataclan, auprès des professionnels de santé (34 % de l’échantillon de 698 personnes de l’enquête), des sapeurs-pompiers de Paris (30 %), des associatifs de la protection civile (20 %), des forces de l’ordre (14 %) et des agents des villes de Paris ou Saint-Denis (2 %).

Moindre prévalence de TSPT chez les mieux formés

Les auteurs ont pu constater « des proportions de TSPT allant de 3,5 % chez les sapeurs-pompiers de Paris à 9,9 % parmi les forces de l’ordre, 8 à 12 mois après les attaques ». Si la prévalence des troubles varie notamment selon le type d’exposition (intervention dans un lieu sécurisé ou non, par exemple), les résultats suggèrent « une association positive entre l’absence de TSPT et la sensibilisation aux risques psychosociaux, la connaissance d’une personne ressource sur ces risques, la sensibilisation aux conséquences psychologiques suite à une intervention traumatogène, la formation aux premiers secours psychologiques ainsi que le soutien social, soulignent les auteurs. À l’inverse, le faible niveau d’étude, les antécédents psychiatriques et le fait d’être intervenu sur des lieux pas encore sécurisés étaient associés à la survenue de TSPT ».

(1) Motreff Y, et al. Enquête de santé publique post-attentats du 13 novembre 2015 (ESPA 13-Novembre) : premiers résultats concernant les intervenants. Bull Epidémiol Hebd. 2018 ;(38-39):756-64. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/38-39/2018_38-39_3.html