Le Dr Antoine Louis préconise, dans un rapport remis à l’Assemblée législative, la mise au point d’une machine à lame oblique (la guillotine) capable de donner la mort avec rapidité et de manière indolore.
Si le concept de guillotine avait bien été inventé par le Dr Joseph Ignace Guillotin, c’est à Antoine Louis qu’est revenu la charge de trouver le concepteur de la machine et de réaliser les premiers essais. Antoine Louis était un médecin légiste reconnu, expert médical auprès des tribunaux et secrétaire de l’Académie de chirurgie depuis 1760. Il avait été aussi l’un des rédacteurs de l’Encyclopédie de Diderot (qui le loua aussi dans « Jacques le Fataliste » comme chirurgien d’armée). Ainsi, les descriptions anatomiques du bassin, des artères carotides, du cristallin, de l’étrier, des parotides et des muscles obturateurs sont de son fait.
Le 7 mars 1792, Antoine Louis déposa donc auprès de l’Assemblée sa « Consultation motivée sur le mode de décollation nouveau ». Il y note qu’ «il est aisé de construire une pareille machine dont l’effet est immanquable ; la décapitation sera faite en un instant, suivant l’esprit et le vœu de la nouvelle loi ». Et ajoute : « Le mode de décollation sera uniforme dans tout l’empire. Le corps du criminel sera couché sur le ventre entre deux poteaux barrés par le haut d’une traverse, d’où l’on fera tomber sur le col une hache convexe au moyen d’une déclique [sic] : le dos de l’instrument sera assez fort et assez lourd pour agir efficacement, comme le moutonqui sert à enfoncer des pilotis et dont la force augmente en fonction de la hauteur dont il tombe ».
Antoine Louis apporta des modifications si substantielles à la machine de Guillotin qu’elle faillit s’appeler la « Louison ». Moins de deux mois après le rapport d’Antoine Louis, la guillotine allait commencer son œuvre de mort le 25 avril 1792. Elle fonctionna jusqu'en 1977. En 2017, voilà donc tout juste 40 ans qu'elle ne sert plus en France. Le Tunisien Hamida Djandoubi, exécuté à Marseille le 10 septembre pour l'assassinat d'une jeune femme et viols avec sévices sur une adolescente fut sa dernière victime. Les condamnés suivants seront graciés, jusqu'à l'abolition de la peine de mort en 1981.
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