" Dans les Jugements, La Bruyère insiste sur l'utilité toute conditionnelle, relative de la médecine et des médecins :
Si ces mêmes hommes sont tempérants, chastes et modérés, que leur sert le mystérieux jargon de la médecine qui est une mine d'or pour ceux qui s'avisent de le parler ?
Sans doute, on peut trouver un peu de déclamation dans ce dernier motif. C'est une tache assez rare chez La Bruyère pour qu'on la signale. Plus loin encore, dans le même chapitre, La Bruyère parle de la confiance que doivent inspirer les médecins :
Un homme sujet à se laisser prévenir, s'il ose remplir une dignité ou séculière ou ecclésiastique est un aveugle qui veut peindre, un muet qui s'est chargé d'une harangue, un sourd qui juge d'une symphonie : faibles images et qui n'expriment qu'imparfaitement la misère de la prévention. Il faut ajouter qu'elle est un mal désespéré, incurable qui infecte tous ceux qui s'approchent du malade, qui fait déserter les égaux, les inférieurs, les parents, les amis, jusqu'aux médecins. Ils sont bien éloignés de le guérir s'ils ne peuvent le faire convenir de sa maladie, ni des remèdes qui seraient d'écouter, de douter, de s'informer et de s'éclaircir. Les flatteurs, les fourbes, les calomniateurs, ceux qui ne délient leur langue que pour le mensonge et l'intérêt sont les charlatans en qui il se confie et qui lui font avaler tout ce qui leur plait ; ce sont eux aussi qui l'empoisonnent ou qui le tuent.
Dans le chapitre De quelques usages, La Bruyère revient encore sur les médecins :
Tant que les hommes pourront mourir et qu'ils aimeront à vivre, les médecins sera raillé et bien payé ... Un bon médecin est celui qui a des remèdes spécifiques ou, s'il en manque, qui permet à ceux qui les ont de guérir son malade..."
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