Éditorial

La néphrologie française dans tous ses états

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Publié le 14/04/2016
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Deux grandes nouvelles : la France et la francophonie ont désormais une société savante unique rassemblant tous les néphrologues et qui porte le nom de Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT). Souhaitée depuis longtemps elle pourra désormais faire entendre une seule voix sur l’ensemble du parcours des patients atteints de maladie rénale quel qu’en soit le stade. La deuxième grande nouvelle concerne l’activité de greffe rénale en 2015 : bilan remarquable à la fois en nombre et en résultats et début du programme de prélèvement sur donneurs décédés d’arrêt circulatoire après limitation ou arrêt des traitements (Maastricht III).

Ce numéro spécial rappelle que notre communauté dispose aujourd’hui avec le réseau REIN qui couvre l'ensemble du territoire national, outre-mer compris, d’un outil épidémiologique unique et qui nous est envié. Dans le cadre de l’amélioration de la qualité des soins, la Haute Autorité de santé a publié en 2015 des recommandations de bonne pratique sur l’accès à la liste nationale d’attente de Transplantation rénale. Attendues depuis longtemps, elles devraient permettre de favoriser l’accès à la transplantation et de réduire les disparités d’accès et les délais d’inscription. Les résultats de la 2e campagne de recueil d’indicateurs d’amélioration de la qualité et la sécurité des soins en hémodialyse, menée en 2015 avec la HAS viennent d’être publiés avec des résultats encourageants.

Le dynamisme de nos chercheurs qui ont au cours de l’année passée activement participé à des travaux publiés dans des journaux prestigieux doit être souligné, qu’il s’agisse des gammmapathies monoclonales de signification rénale, de l’hémofiltration à haut volume, de l’utilisation des greffons à critères étendus, du démembrement des AC anti-HLA dirigés contre le donneur selon qu’ils fixent ou pas le  C1q ou de l’impact du bélatacept sur la survie à long terme des greffons rénaux. Tous ces travaux apportent des résultats importants destinés à améliorer la prise en charge des patients. La seule ombre au tableau a été la publication en septembre 2015 du rapport de la Cour des comptes sur la prise en charge de l’Insuffisance rénale chronique (IRC) en France. Les critiques parfois sévères ont suscité de vives réactions qui ont été analysées de façon croisée par un néphrologue et un représentant des patients.

 CHU Nancy

Pr Michèle Kessler

Source : Bilan Spécialiste