La France, patrie de Pasteur où la première loi sur la vaccination obligatoire remonte à plus d’un siècle, est le pays du monde où la défiance est la plus forte à l’égard des vaccins. La ministre de la Santé n’a pas eu d’autre choix que de prendre sa plume, il y a un an, pour rendre obligatoires les vaccins protégeant contre 11 maladies, auparavant recommandés, pour les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. L’extension de l’obligation vaccinale est parfaitement justifiée car la vaccination de masse est une nécessité absolue de santé publique… La vaccination ne se discute pas.
Cette loi était indispensable pour ne pas laisser le choix aux parents et redonner du sens à l’information médicale éclairée. La controverse vaccinale n’a rien de scientifique. Les détracteurs de la vaccination, les militants de la critique brute et stérile contre les laboratoires pharmaceutiques, les mauvais procès des conflits d’intérêts des médecins ne parlent que pour exister, au péril pour la collectivité de voir réapparaitre des maladies du passé et d'avoir un impact négatif sur les mesures préventives de bon sens de lutte contre certains cancers viro-induits. Cependant, prenons notre part de responsabilité dans le vide que nous leur avons laissé pour s’exprimer, en donnant une information imprécise, non objective, incomplète, en ne détaillant pas correctement les évènements indésirables possibles et l’absence d’efficacité à 100 %. Le challenge actuel est de rétablir un climat de confiance entre personnel médical et public. Notre langage scientifique ne suffit pas. Il doit s’accompagner de l’écoute et de la compréhension des inquiétudes et apporter des réponses transparentes, claires et simples. Un médecin convaincu est un médecin qui arrive à convaincre. Alors, chers confrères, trempez la plume dans votre encrier et prescrivez en rassurant les parents. Votre parole éclairée est précieuse. N’en doutez pas.
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