Face au DPC

La profession en ordre de marche

Publié le 18/03/2013
Article réservé aux abonnés

« DANS NOTRE SPÉCIALITÉ comme dans d’autres, il y a un certain nombre de pratiques différentes. En matière de formation continue et d’évaluation des pratiques, les attentes d’un dermatologue libéral ne sont pas forcément les mêmes que celles d’un dermatologue hospitalier ou hospitalo-universitaire. Mais on ne peut que se féliciter que, sur le dossier du développement professionnel continu (DPC), la profession ait décidé d’avancer unie pour se donner les moyens de proposer à tous les dermatologues des programmes correspondant à leurs attentes », constate le Dr Anne Bellut, dermatologue libérale près de Nancy et membre titulaire de la Commission scientifique indépendante (CSI), une structure créée pour assurer la validation scientifique des organismes de DPC.

Unir dans une même démarche FMC et EPP.

C’est la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) qui a mis en place le DPC, un nouveau dispositif visant à unir dans une même démarche la formation médicale continue (FMC) et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). « Ces dernières années, il y a eu pas mal de changements auxquels ont dû s’adapter les dermatologues, souligne le Dr Bellut. Les dermatologues libéraux, traditionnellement, ont toujours une culture très ancrée de formation continue. Et dans notre spécialité, nous avons toujours eu un quadrillage très étendu sur le territoire d’associations de FMC. La profession n’a donc pas eu trop mal à s’adapter aux premières protocolisations qui sont intervenues en matière de FMC avec l’instauration de systèmes de crédits à valider .»

Un autre changement est intervenu avec l’instauration de l’EPP. « Cela correspondait à quelque chose que nous faisions déjà de manière quotidienne dans nos cabinets : l’analyse et l’amélioration de nos pratiques. Là encore, la profession s’est mise en ordre de marche pour s’adapter au système de crédits qui devait être mis en place. Mais le décret d’application n’a jamais vu le jour », explique le Dr Bellut.

Désormais, place au DPC ! Aujourd’hui, chaque médecin en France a l’obligation de suivre, dans l’année, au moins un programme validant délivré par un organisme de DPC. Pour être en mesure de proposer des programmes, cet organisme doit lui-même se soumettre à diverses obligations. « Il doit d’abord s’enregistrer auprès de l’organisme gestionnaire du DPC (OGDPC), en respectant un cahier des charges administratif. Après cet enregistrement, il doit obtenir une validation de la commission scientifique indépendante (CSI). Ce n’est qu’après avoir franchi ces deux étapes que l’organisme sera en mesure de proposer des programmes validants aux médecins inscrits auprès de lui », détaille le Dr Bellut.

Le rôle important du CCD.

Les médecins libéraux, qui s’engageront dans la réalisation d’un programme de DPC, recevront une indemnité de remplacement d’activité. « Pour les salariés, qu’ils soient ou non hospitalo-universitaires, cela entrera dans le cadre de la formation pour laquelle cotisent leurs employeurs », indique le Dr Bellut.

Jusqu’en juin, une période transitoire a été instaurée durant laquelle les organismes, déjà agréés pour la FMC et l’EPP, peuvent proposer des programmes validants. La Fédération française de formation continue et d’évaluation en dermatologie-vénéréologie (FFFCEDV) s’est déjà enregistrée auprès de l’OGDPC. « Ont également été agréés la Société française de dermatologie (SFD) et le Collège des enseignants en dermatologie de France (CEDEF) », indique le Dr Bellut, en précisant que ces trois instances sont regroupées, avec le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), au sein du Conseil de coordination de la dermatologie (CCD).

Créé en 2010, le CCD a pour objectif de représenter la dermatologie dans son ensemble, tout en conservant les spécificités de chaque instance dans les domaines qui leur sont propres. « À l’avenir, le CCD va jouer un rôle important dans la mise en œuvre du DPC pour les dermatologues. Il a en effet décidé de créer un organisme de DPC pour élaborer et proposer des programmes qui correspondent aux besoins des dermatologues. La spécialité a une grande expérience dans le domaine de la formation continue et l’évaluation des pratiques. C’est une force pour s’engager dans cette nouvelle étape importante que constitue le DPC », estime le Dr Bellut.

D’après un entretien avec le Dr Anne Bellut, dermatologue libérale près de Nancy et membre titulaire de la Commission scientifique indépendante (CSI).

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes